RÉFORME DU COLLÈGE : TOUT RESTE À FAIRE

La rentrée 2017 sera la deuxième année de la réforme Vallaud-Belkacem. Inutile de revenir longuement sur le fait que tout ce que nous avons dénoncé dans cette réforme (baisses horaires des disciplines, renvoi au local avec mise en concurrence des disciplines voire des établissements, EPI chronophages aux problématiques artificielles imposées d’en haut, disparition du latin, des classes européennes...) s’est amplement vérifié tout au long de l’année. Les enseignants de collège ont fini l’année épuisés tant leur charge de travail a été lourde, et complètement désabusés car ils ont mesuré que ce qu’ils devaient mettre place ne permettait aucunement de sortir le collège de ses difficultés, pire, les difficultés étaient accrues !
Le Ministre Blanquer a pris en juin un certain nombre de mesures qui s’appliquent dès cette rentrée : classes bilangues rétablies, latin redevenu un enseignement à part entière déconnecté des EPI notamment. En revanche, aucun financement complémentaire n’a été alloué aux collèges qui doivent financer, le cas échéant, le rétablissement de ces enseignements sur leurs 3 heures de marge ! Absence de financement complémentaire et renvoi au local accroissant les inégalités entre établissements sont inacceptables. L’ouverture de discussions pour une autre réforme du collège est toujours impérative et nous devons collectivement continuer à porter cette exigence.
Autre chantier lancé par le Ministre pendant l’été, celui des « devoirs faits » : dispositif vendu à grand renfort de communication comme une mesure d’égalité entre les jeunes. Le flou demeure concernant les intervenants : enseignants payés en HSE, jeunes recrutés en service civique essentiellement (1 recrutement par collège dans l’académie), il n’est pas à exclure non plus que les AED soient amenés à intervenir dans la mesure où l’aide aux devoirs fait partie de leurs missions, mais au détriment alors des autres missions vie scolaire. Quant à la coordination pédagogique… Alors que la question du travail des élèves en dehors de la classe est un sujet complexe et indispensable à prendre en compte, on ne peut que déplorer l’absence de réflexion globale sur ce qui doit être mis en œuvre pour aider les élèves les plus en difficultés à comprendre les attendus et les implicites scolaires et le fait que cette mission soit confiée à des précaires sans aucune formation. On le voit le chantier de l’accompagnement des élèves hors du temps scolaire et son articulation avec le temps scolaire reste à construire !