Madame la Rectrice,
Mesdames et messieurs les membres du CHSCT académique,
Alors que nous siégeons pour la dernière fois sous la forme actuelle des CHSCT, nous sommes très inquiet
A cet égard, aucune leçon ne semble avoir été tirée de la pandémie. Durant deux ans, les personnels de l’Éducation nationale, dans leur grande majorité, se sont énormément investi es pour assurer leurs missions. La surcharge de travail induite par la gestion chaotique de cette crise par le Ministère et le manque de moyens, notamment de remplacements pourtant prévisibles, ont généré une dégradation profonde des conditions d’exercice de toutes et tous, dans le premier degré, dans le second degré, comme dans les services centraux. La suppression des ASA pour garde d’enfants positifs au COVID est l’exemple même de ce fonctionnement en mode détérioré qui ne peut s’installer de façon durable.
En tant que représentant es des personnels au CHSCT, nous sommes aux premières loges de ce spectacle déplorable. Toujours plus de collègues optent pour des disponibilités, des reconversions, des ruptures conventionnelles ou des démissions pures et simples ! La crise de recrutement s’explique en partie par la pénibilité du métier, pénibilité que personne en haut lieu ne reconnaît, alors même que l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité, protéger la santé physique et mentale des travailleurs et des travailleuses et tendre à l’amélioration des situations existantes.
Au lieu de choyer les gens au travail, on les pousse, de fait, vers la sortie. Au lieu de traiter les problèmes de fond, on fait « de la com’ » en mettant en avant une hausse du budget de 3,6 milliards d’euros tout en omettant de préciser que le budget inclut maintenant le ministère de la jeunesse et des sports… Au lieu de prendre en compte la situation tendue dans les établissements, on communique sur une enveloppe budgétaire de 500 millions au titre de l’innovation. En ces temps de post-covid, la première innovation dont nous ayons besoin c’est de fixer un seuil indépassable de 24 élèves dans les classes hors éducation prioritaire et 20 élèves par classe dans l’éducation prioritaire ! Au lieu d’augmenter le nombre de postes aux concours et de les pourvoir, on en supprime pour gérer ensuite la pénurie avec un job dating. L’organisation du travail doit être adaptée à la situation, ce n’est pas aux travailleurs et aux travailleuses de s’adapter à l’organisation et d’en subir les conséquences.
Toutes les raisons que nous venons d’évoquer légitiment nos inquiétudes. Nous sommes en droit de nous demander ce qu’il va advenir, dans 3 mois, du travail engagé par les représentants des CHSCT. Nous regrettons régulièrement, dans le domaine de l’amélioration des conditions de travail, que cela n’aille jamais assez loin et surtout jamais assez vite. Pour autant, nous sommes attaché es au fait de porter conjointement – représentant es des personnels et administration – nos regards sur le travail, dans toute sa complexité, par delà nos approches a priori différentes. Ce que nous avons entrepris pendant ces années dans l’académie, notamment par les enquêtes, les visites ou le chantier naissant des VSS, nous souhaitons véritablement le poursuivre et l’approfondir. Depuis l’existence des CHSCT, de nombreuses préconisations ont été émises. Nous attendons maintenant qu’elles se traduisent dans le réel pour changer le quotidien des personnels.
Pour la FSU, une autre ambition, plus forte, avec des moyens pour la médecine de prévention, pour les inspecteur trices en santé au travail est nécessaire pour améliorer la santé des agent es de l’Éducation nationale. Mais il faut aussi, et c’est essentiel, une tout autre politique publique et budgétaire valorisant les services publics et leurs personnels.