Communiqué de presse du SNES-FSU, académie de Limoges - mardi 14 avril 2020
Le président de la République a annoncé une réouverture progressive des collèges et des lycées à partir du 11 mai.
Aucune information précise, aucune garantie n’ont été apportées en matière de sécurité et de santé. Pour le SNES-FSU, la priorité est la santé et la sécurité des élèves et des personnels. De nombreuses questions restent sans réponse à ce jour : comment faire respecter la distanciation sociale dans des classes de 30 à 35 élèves, dans les couloirs étroits des collèges et des lycées, comment assurer la sécurité et la santé de tous à la cantine, au CDI, dans les internats ? Comment organiser le ramassage scolaire ?
Les jeunes sont bien souvent des porteurs asymptomatiques : en venant dans les collèges et les lycées, ils pourraient donc contaminer les adultes de l’établissement et/ou leurs familles en rentrant chez eux.
Le SNES-FSU réaffirme que des conditions sanitaires sont incontournables pour envisager la reprise :
- désinfection des établissements scolaires ;
- tests de tous les élèves et les adultes afin de savoir s’ils sont immunisés ou pas ;
- matériels de protection (gel hydroalcoolique et masques notamment) ;
- modalités d’organisation pour diminuer les effectifs et assurer la santé et la sécurité de tous.
Ce sont des préalables indispensables à toute reprise. Ces conditions sont strictes. En leur absence, la réouverture des établissements ne pourra pas être envisagée.
Le confinement a creusé les inégalités entre les élèves comme l’a pointé très rapidement le SNES-FSU, il est heureux que le Président en ait enfin pris conscience. Ce n’est pourtant pas une réouverture prématurée, bricolée, et dangereuse des établissements, pour quelques-uns des élèves, sélectionnés on ne sait comment, comme le laisse entendre le Ministre Blanquer ce matin, qui permettra d’y apporter une réponse satisfaisante. Oui à une rentrée pédagogique si elle est possible, non à une rentrée dogmatique coûte que coûte.
Cette période a montré le rôle essentiel des enseignants et de l’école auprès des élèves. Pour le SNES-FSU, résorber ces inégalités passera par un vrai plan sur le court, moyen et long terme. Il est indispensable de diminuer les effectifs dans les collèges et les lycées à la prochaine rentrée, de revoir les programmes. Un collectif budgétaire revenant sur les suppressions de postes et actant la création d’emplois supplémentaires est indispensable. Il y a urgence à entamer une réelle réflexion sur ce que doit être l’école d’après, elle ne peut se construire dans l’urgence, elle doit être anticipée, par plus qu’elle ne peut se construire dans la continuité des politiques éducatives menées ces dernières années.