11 février 2021 : 16 ans que la loi du 11 février 2005, reconnaissant l’égalité des droits des personnes en situation de handicap, organise l’inclusion scolaire. L’ambition de cette loi est toujours belle : affirmer le principe du droit à la scolarité de tout enfant ou adolescent handicapé dans l’établissement scolaire le plus proche de son domicile. Mais de la parole aux actes, il y a un fossé. Certes, le nombre de jeunes scolarisés a fortement augmenté, mais avec quel encadrement ?
En 16 ans, les ministres de l’Education successifs n’ont pas été capables de créer un véritable statut d’accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH) respectueux des personnels.
Si les combat syndicaux ont permis de faire bouger quelques lignes, l’essentiel n’y est toujours pas et la précarité règne en maître :
- le temps partiel imposé qui maintient les AESH – essentiellement des femmes – sous le seuil de pauvreté,
- un salaire de misère autour de 600 euros par mois à mi-temps (la majorité de contrats)
- une formation « sur le tas » pour l’essentiel
- un recours au CDI, non pour améliorer le statut mais pour essayer de conserver les AESH à cause d’un turn over significatif.
Et l’invention récente des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé), sorte de zone d’intervention large regroupant plusieurs établissements, a un effet négatif autant pour les élèves que pour les AESH. Leur mise en oeuvre prend la forme d’une mutualisation des accompagnements d’élèves, avec un saupoudrage horaire permettant de fonctionner à moyens constants.
Nos ministres, nos recteurs se félicitent de l’inclusion scolaire. Mais ils se contentent toujours d’une version low-cost, sans doute suffisante pour briller dans les medias. Pourtant, il est urgent de donner à l’ensemble des élèves accompagnés un temps de formation respectueux de leur handicap, avec des personnels respectés. La FSU demande la suppression des PIAL et la création d’un véritable corps de fonctionnaires de catégorie B pour les AESH.
A ces seules conditions, le 17e anniversaire de la loi de 2005 montrera que l’ambition pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap n’est pas un simple supplément d’âme !