« En même temps »
Réformer l’ISF pour en exonérer les plus riches des contribuables qui y sont assujettis, diminuer la taxation des revenus boursiers et « en même temps » baisser les APL, procéder dans les ministères à 4,5 milliards de coupes budgétaires pour 2017, 10 milliards pour 2018. Pour les fonctionnaires geler le point d’indice, rétablir le jour de carence, remettre éventuellement en cause les accords PPCR.
Vouloir surmonter le chômage de masse et la pauvreté et « en même temps » favoriser les licenciements et affaiblir les garanties des salariés au travers d’une nouvelle loi travail.
Promettre l’augmentation du pouvoir d’achat des salariés et « en même temps » la renvoyer à plus tard alors que la hausse de la CSG sera effective au premier janvier 2018, sans compensation pour les retraités, sans que rien ne soit dit d’une éventuelle compensation pour les fonctionnaires.
Prétendre faire de la politique autrement et « en même temps » gouverner par ordonnances, caporaliser sa majorité parlementaire et concentrer le pouvoir à l’Elysée.
S’engager pour l’inclusion en milieu scolaire des enfants en situation de handicap et « en même temps » supprimer au cœur de l’été 20 000 contrats aidés.
Assouplir la réforme du collège et « en même temps » n’accorder aucun crédit pour que cela se concrétise vraiment à cette rentrée et accroitre davantage encore l’autonomie concurrentielle des établissements.
Annoncer une réforme du bac et « en même temps » préparer les esprits à une sélection à l’entrée dans le supérieur.
Le vrai visage (dont nous ne doutions pas) de la politique qu’entend mener E.Macron se révèle : une politique résolument libérale à la faveur des plus aisés (46% des mesures fiscales envisagées profiteraient aux 10% des plus riches selon l’OFCE), conduite avec l’obsession de la réduction des dépenses sociales et publiques.
Ces choix sont-ils majoritairement portés par les Français ? À en croire la faible adhésion de ses électeurs du premier tour (24%) au programme d’E.Macron et l’abstention record aux législatives, non !
Doit-on, dès lors, se résigner à voir le rouleau compresseur libéral emporter notre modèle social, pour de bon, sur son passage ? C’est non pour le SNES et la FSU, et c’est déterminés que nous porterons une opposition résolue à ces projets. La responsabilité du mouvement syndical, à nouveau, est immense. Le SNES et la FSU travaillent à la construction d’une unité syndicale la plus large possible pour s’opposer aux attaques majeures portées contre la Fonction Publique. Aux salariés, aux privés d’emplois et aux fonctionnaires de s’engager dans la contestation des orientations du Président Macron, chacun en responsabilité dans son secteur, pour construire un front commun qui permette d’imposer d’autres choix. Le SNES et la FSU appellent d’ores et déjà à participer aux mobilisations du 12 septembre contre les ordonnances sur le code du travail dans la continuité de la lutte contre la loi El Khomri. Que chacun se rappelle que l’hyperprésident Sarkozy, au programme économique presque aussi libéral, fut contraint de composer avec la réalité du mouvement social. Le fatalisme n’est donc pas de mise. En avant, bonne rentrée !