Novembre 2019, fuite malencontreuse d’un projet académique reprenant les poncifs du Nouveau Management Public : individualisation des carrières et des rémunérations des personnels, regroupement à l’étude de petits collèges, modes pédagogiques érigées en dogmes… L’intervention déterminée du SNES et de la FSU, en lien avec les autres organisations syndicales, à l’exception de l’UNSA qui n’y voyait qu’un problème de méthode, ont amené au retrait de ce projet et à la construction d’un autre calendrier de travail.
Décembre 2019 et janvier 2020, premières réunions permettant de dresser tout d’abord un bilan des forces et faiblesses de l’académie : une performance scolaire légèrement supérieure à la moyenne nationale à l’entrée en Sixième et pourtant un accès au bac et une insertion dans l’enseignement supérieur en deçà des moyennes nationales. Sans doute faut-il y lire un manque d’ambition scolaire corrélée à des difficultés sociales rendant difficile la mobilité de nos élèves au cours de leur parcours dans le 2d degré puis pour l’accès à l’enseignement supérieur.
Un sondage en ligne de la rectrice livre aussi un verdict sans appel : les répondants, nombreux, personnels comme familles, plébiscitent la réduction des effectifs de classe et le travail en petits groupes, comme le maintien des établissements et la diversification de leur offre de formation, pour favoriser la réussite scolaire. La confiance dont doit faire preuve l’institution envers les personnels est aussi une demande fortement exprimée.
Que ressort-il du bilan et du sondage le 28 mai 2020 lors de la présentation d’un nouveau projet ? RIEN ! Ou si l’exact inverse : mettre en réseau les établissements pour mutualiser (quoi, qui, pourquoi ?), renforcer le pilotage via la réunionnite chronophage (conseils à tous les étages inter cycles, inter degré, inter établissements, projets…), pilotage via les ressources humaines en lieu et place de la gestion collective transparente, promotion institutionnalisée des effets de mode pédagogique, formation continue centrée sur les besoins institutionnels et si possible en ligne... Et rien sur les conséquences du confinement sur les apprentissages des élèves.
Au final, un document verbeux et technocratique très éloigné de la réalité de la classe et des élèves, des contraintes professionnelles, parsemé d’indicateurs qui ne trompent pas sur la volonté de soumettre les personnels à un métier toujours plus contraint et sur lequel l’institution ne souhaite leur laisser aucun espace d’autonomie.
Comme en novembre, le document est donc à jeter.
Retrouvez, ci-dessous l’intégralité du bulletin académique n°376 - Juin 2020