5 octobre 2012

Action et actualités

Loi d’orientation, le ministère accélère !

Loi d’orientation et de programmation

Le calendrier du ministère de l’Education sur la rédaction du projet de loi pour l’école s’accélère :

• Le comité de pilotage de la concertation pour la refondation de l’Ecole remettra son rapport final au ministre de l’éducation et à la presse vendredi 5 octobre.
• Le Président de la République présentera les grandes orientations de la future loi le mardi 9 octobre
• Le ministre de l’éducation, V.Peillon, présentera au Conseil Supérieur de l’Education les axes du projet de loi le jeudi 11 octobre.
• Après une phase de négociations avec les organisations syndicales, le projet de loi sera à l’ordre du jour d’un conseil des ministres fin octobre.
Bien entendu, nous vous tiendrons informés tout au long de cette période.

Bilan de la concertation

Considérant qu’il fallait rompre avec les politiques éducatives menant de front, depuis 10 ans, diminution des moyens alloués à l’éducation, renoncement à la démocratisation de l’accès aux savoirs et aux qualifications et dégradation de la situation des personnels, le SNES-FSU réclamait une nouvelle loi d’orientation et de programmation en lieu et place de celle de 2005, dite loi Fillon.

Le SNES a participé aux ateliers de cette concertation avec lucidité, détermination et volonté de participer à la cherche des consensus, parce qu’aucune « refondation » ne peut réussir contre les personnels et ce qui fonde leur professionnalité.

Avant la remise du rapport au ministre par le groupe de pilotage, il semble indispensable de faire le point sur les synthèses des 4 groupes qui ont travaillé pendant l’été sur les sujets essentiels et fondateurs d’une nouvelle orientation pour le système éducatif.

Des consensus ont émergé, bases sur lesquelles il est possible de s’appuyer :

• Garantie par la Nation de l’acquisition à la fin de la scolarité obligatoire par tous les jeunes d’un ensemble culturel commun cohérent, véritable tremplin pour une poursuite d’études (qui concerne déjà aujourd’hui plus de 80% des jeunes âgés de plus de 16 ans) et pour préparer une entrée dans la vie sociale, économique et culturelle de notre pays.
• Nécessité de penser la formation initiale de tous les jeunes dans une progressivité qui aménage les ruptures nécessaires (école-collège-lycée-supérieur) sans les nier ou les occulter.
• Nécessité de repenser la formation initiale et continue des enseignants alliant un niveau disciplinaire élevé et une véritable formation professionnelle, pour mettre en œuvre un projet d’Ecole qui pense le pédagogique avant le structurel, qui place les jeunes dans des conditions d’études sereines, valorisantes et dégagées de toute compétition ou stigmatisation.
• Importance d’une « gouvernance », affranchie des errements de ces dernières années, qui assure liberté pédagogique des enseignants et respect de leur professionnalité, qui crée des conditions de vie et d’étude des élèves sereines, épanouissantes et favorisant l’ambition et l’envie d’apprendre, qui permette de dégager du temps pour la concertation des enseignants et des équipes pluriprofessionnelles.
• Possibilité donnée aux acteurs de l’Education nationale d’un travail en lien avec les collectivités locales et territoriales, les associations, en complémentarité (et non en substitution) de l’action et des responsabilités du service public d’Education nationale.
Des divergences ont aussi été soulignées dès lors que l’on rentre dans les détails de la mise en œuvre de ces principes. Elles ne sont pas irréductibles, dès lors que les choix politiques ne seront pas d’imposer des solutions qui apparaîtraient comme uniquement partisanes et creuseraient davantage les clivages. Au contraire, il est nécessaire, vital, de restaurer la confiance, d’impulser des dynamiques collectives fondées sur une adhésion à un projet et des réformes partagées par les personnels.

Les attentes suscitées tant par la tenue de cette consultation que par les premières mesures gouvernementales sur la formation des enseignants et en terme de créations d’emploi ne doivent pas se transformer en un nouveau rendez-vous manqué avec une profession mise à mal depuis des années et avec une jeunesse qui, par nature, veut pouvoir construire son avenir individuel et collectif.

Vous trouverez l’analyse du SNES sur les synthèses des 4 groupes sur le site du SNES :
http://www.snes.edu/Concertation-refondons-l-ecole-de.html