La hors classe des certifiés est née il y a une vingtaine d’année. Elle a été un des résultats des mobilisations enseignantes de 1989, mobilisations qui avaient à l’époque permis la revalorisation des débuts de carrière par l’accélération des premiers échelons et une amélioration de la fin de carrière par la création de la hors classe.
Aujourd’hui, où en est-on ?
Depuis vingt ans pas de nouvelles mesures de revalorisation et une dépréciation continue de la valeur du point d’indice ont conduit à un déclassement accéléré de notre profession.
L’élévation du niveau de recrutement des enseignants aurait du servir de tremplin à une revalorisation de l’ensemble de la profession. En lieu et place : absence de dispositifs de prérecrutements , rentabilisation à outrance des stagiaires, revalorisation des débuts de carrière très insuffisante, milieu et fin de carrière oubliés, charges nouvelles demandées aux enseignants rétribuées sous forme indemnitaire ou heures supplémentaires… autrement dit une occasion superbement ratée de revalorisation du métier. Lorsque le ministre parle de « pacte de carrière » ou d’« engagement réciproque fondé sur la confiance » il semble oublier qu’il s’adresse à des enseignants qui se sentent trahis au regard des engagements pris, qui espéraient une reconstruction des grilles indiciaires .
Dans ce contexte, dans celui du gel annoncé du traitement des fonctionnaires et des sombres perspectives d’un projet gouvernemental sur les retraites qui renonce à de nouvelles sources de financements et veut imposer à des salariés des mesures draconiennes visant à les contraindre à travailler plus longtemps et à toucher une pension réduite : reculs de l’âge de départ, allongement du nombre d’années de cotisation, et donc aggravation de la situation pour la décote, augmentation des cotisations, sans compter l’abandon du dispositif pour les mères de trois enfants, la hors classe représente pour les collègues un enjeu plus important que jamais.
Et plus que jamais le SNES considère qu’elle doit représenter un débouché de carrière pour l’ensemble des personnels.
C’est dire que nous sommes et serons très attentif au contingent et aux modalités d’accès.
Au vu des documents préparatoires pour cette CAPA, des traitements inéquitables perdurent ; si les retards d’inspection sont en diminution, il en subsiste quand même une trentaine dans les deux derniers échelons et l’évaluation des chefs d’établissement conserve une disparité préoccupante .
Cela ne contribue pas à améliorer l’ambiance dans les salles de professeur.
Cette année, on note aussi un nombre non négligeable d’enseignants qui ont fait valoir leur droit à la retraite alors qu’ils pouvaient prétendre à la hors classe. Peut-être une alerte, effectuée suffisamment tôt, aurait-elle pu faire changer d’avis un certain nombre d’entre eux. Mais d’autres ont pris leur décision en toute conscience et c’est un signe de plus qui doit alerter sur le fait que certains professeurs, surtout en fin de carrière sont épuisés.
Au vu des projets en cours, les multiples alertes formulées tout au long de l’année n’ont visiblement pas été entendues ; il risque donc d’y avoir une riposte massive des personnels dès la rentrée, plus précisément dès le 6 septembre.