Intervention CTA 9 janvier 2013 SNES-FSU
Lors du précédent CTA nous avons insisté sur la nécessité que la rentrée 2013 marque une véritable rupture avec les logiques régressives subies dans le second degré depuis des années.
Nous avons pointé deux éléments alarmants dans notre académie : tendance à la baisse de l’accès à la classe de seconde avec en parallèle l’augmentation des sorties sans qualification et régression concernant la proportion d’une classe d’âge obtenant le bac. Nous n’en sommes malheureusement pas surpris tant les conditions d’enseignement dans les établissements se sont fortement dégradées depuis plusieurs années, le gouvernement précédent en portant la responsabilité.
La rentrée 2013 sera la première véritable rentrée du nouveau gouvernement, le Ministre l’a répété à plusieurs reprises. Après des années marquées par des suppressions d’emplois massives, plus de 500 dans notre académie depuis 2007 dans le seul second degré, 21 emplois supplémentaires sont alloués pour la rentrée 2013 dans le second degré. Certes il s’agit là d’une inversion mais dans un contexte de hausse des effectifs (environ + 200 élèves), ces emplois serviront tout au plus à limiter de nouvelles dégradations sans revenir sur celles qui se sont accumulées au fil des années.
Comment ne pas condamner l’augmentation du volume des HSA dont la logique ne relève plus d’ajustement mais du financement de besoins pérennes. Au financement de quels enseignements les destinez-vous ?
Concernant les recrutements programmés nous restons très circonspects sur leur réalisation effective tant le nombre de candidats est en chute libre, nous attendons d’ailleurs toujours la publication du nombre de candidats ayant effectivement composé lors des épreuves écrites. Nous ne pensons pas que la réforme de la formation des enseignants telle qu’elle se profile constitue une amélioration ni même que les nouvelles modalités de recrutement et de formation soient de nature à attirer de nouveaux candidats et à surmonter la crise de recrutement. Rien ne serait pire pour l’avenir du système éducatif que d’arriver à une situation où des postes ne trouveraient pas preneurs.
La question majeure qui se pose aujourd’hui est de savoir comment comptez-vous stopper les régressions à l’œuvre dans les établissements de l’académie avec les moyens dont vous disposez pour la prochaine rentrée ?
La situation dans les collèges est aujourd’hui emblématique des dégradations subies. Depuis 2007 et en l’absence de toute réforme modifiant les horaires règlementaires, alors que les effectifs ont augmenté, les moyens ont chuté rendant impossibles dédoublements, dispositifs d’aide et de soutien au moment même où les effectifs de classe croissaient fortement. C’est pourtant au collège, premier segment du second degré que se construit l’avenir de la scolarité des jeunes. Dans les matières scientifiques, sciences physiques, sciences naturelles, technologie, les dédoublements sont rares voire impossibles. Savez-vous par exemple que plusieurs établissements font le choix contraint pour dédoubler de ne pas donner l’horaire auquel les élèves ont droit ? Nous avons discuté, lors du précédent CTA, des raisons du déficit d’orientation vers les études scientifiques au niveau de l’enseignement supérieur. Nous pensons que pour modifier de tels comportements il faut très en amont améliorer les conditions d’enseignement des sciences. Nous vous demandons de chiffrer le coût du rétablissement de dédoublements à tous les niveaux du collège dans les matières scientifiques et d’en prévoir le financement. Comment comptez-vous traduire l’effort affiché par le Ministre sur les collèges ?
Que prévoyez-vous de mettre en œuvre dans les établissements pour augmenter le taux d’accès en seconde générale et technologique ainsi qu’au baccalauréat ?
Voilà les réponses urgentes que nous attendons aujourd’hui.