Manuel Valls vient de détailler un plan d’économies de la dépense publique de 50 milliards d’euros.
Ses propositions sont socialement injustes et ne correspondent en rien aux attentes et déceptions qui se sont exprimées lors du scrutin municipal. Elles ne sont pas non plus une réponse aux causes de la crise actuelle d’abord liées à la financiarisation de l’économie.
Les fonctionnaires seraient une nouvelle fois durement touchés par le gel du point d’indice jusqu’en 2017, l’ensemble des prestations sociales et les retraites seraient également gelés jusqu’en octobre 2015. La programmation de la diminution de l’emploi public est confirmée et les créations d’emplois dans l’Education ne sont maintenues qu’au détriment des ministères dits non prioritaires. L’augmentation de la fiscalité locale sera la conséquence immédiate de la baisse de dotation des collectivités territoriales (-11 milliards). 10 milliards d’économies sur les dépenses de sécurité sociale sont annoncées sans plus de précision, mais avec, là encore, des répercussions immédiates sur le pouvoir d’achat des salariés. L’abandon des mesures décidées dans le cadre du plan pauvreté est inadmissible alors même que le creusement des inégalités s’accélère depuis le début de la crise (les 500 français les plus riches, dont le patrimoine a augmenté de 25% en 2013, sont-ils concernés par ces mesures d’économie ?).
L’objectif prioritaire de ce plan d’économies drastiques n’est pas de réduire la dette, comme le laissent entendre le Président et le Premier Ministre, mais de financer un nouveau programme d’allégement des cotisations patronales. En effet, sans qu’aucune urgence ne l’impose, le Président de la République a promis 30 milliards d’allégement de cotisations aux entreprises dans le cadre d’un pacte de responsabilité (alors que plus de 240 milliards leur sont déjà octroyés sans effet avéré sur l’emploi). Aucune contrepartie sur les créations d’emploi n’étant exigée, l’effet d’aubaine est garanti, comme le note d’ ailleurs l’INSEE à propos du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi) mis en place en 2013 et qui s’est traduit par un allègement de 20 milliards qui a bénéficié à l’augmentation des marges et aux versements de dividendes dans les grandes entreprises, et non pas à l’emploi, ni aux petites entreprises ou à l’artisanat pourtant les plus gros employeurs du Pays.
C’est donc l’expression de notre opposition résolue au pacte de responsabilité, et au plan de réduction de la dépense publique qui le finance, que nous devons manifester dans les prochaines semaines. Dès le 1er mai, en participant très largement aux défilés, puis le jeudi 15 mai en nous mettant massivement en grève dans le cadre de la journée d’action unitaire dans la Fonction Publique. Des alternatives aux politiques économiques menées sont aujourd’hui portées par des voix de plus en plus nombreuses, mobilisons-nous pour les faire entendre.
Le Secrétariat académique