Déclaration FPMA juin 2014 SNES-FSU
Monsieur le Recteur,
L’ouverture d’une FPMA revêt toujours une certaine solennité, nous savons tous que ce qui va s’y discuter est extrêmement important non seulement pour les personnels en attente d’une affectation, mais aussi pour l’ensemble des personnels des établissements de second degré de l’académie parce que la FPMA permet d’entrevoir quelle sera la réalité de la prochaine rentrée scolaire dans les établissements.
Cette année encore de multiples incertitudes et contraintes pèsent sur l’organisation de la rentrée 2014 ce qui est lourd de conséquences sur le mouvement des personnels.
58 postes ont été retirés du mouvement en vue de l’affectation de stagiaires issus de la session exceptionnelle, sans que vous ayez aujourd’hui de garanties sur le nombre réel de reçus. Retirer des postes du mouvement a bien évidemment comme conséquence de limiter les possibilités de mutation. C’est pourquoi nous avons communiqué des propositions à vos services pour débloquer certains de ces postes afin d’améliorer les affectations proposées ou de permettre des mutations supplémentaires. Les incertitudes sur le nombre de stagiaires effectivement reçus risquent de conduire à des postes non pourvus dans les établissements à la rentrée, alors même qu’ils auraient pu permettre de satisfaire des demandeurs de mutation. Par ailleurs, les stagiaires issus de la session exceptionnelle seront privés de formation et affectés à temps plein, en dépit des nécessités. Les stagiaires issus du concours rénové - 22 sont prévus dans notre académie-, seront quant à eux à mi-temps en établissement. Si c’est indéniablement un progrès par rapport à la situation antérieure, nous déplorons toutefois l’insuffisance des moyens alloués à notre académie qui conduit au fait, qu’une fois financée la décharge de ces stagiaires, aucune amélioration des conditions d’encadrement dans les établissements ne sera possible. C’est pourtant sur la question de la baisse des effectifs par classe que les nécessités et les attentes sont les plus fortes.
Un autre élément d’inquiétude vient du nombre insuffisant d’enseignants affectés dans notre académie du fait de la profonde crise de recrutement qui touche nos métiers. Ses effets sont notamment visibles sur le remplacement et les difficultés que vous avez eues pendant cette année scolaire à faire assurer les suppléances, viennent du déficit de personnels titulaires remplaçants. Et ce que nous constatons aujourd’hui c’est que cette situation va encore se dégrader. Un premier bilan fait ainsi apparaître la disparition d’un nombre non négligeable de Titulaires Remplaçants pour la prochaine rentrée et nous imaginons sans mal la situation calamiteuse qui en résultera. La situation en mathématiques est particulièrement préoccupante. Les effets de la crise de recrutement se manifestent aussi au travers des 21 postes restés vacants à l’issue du mouvement intra. Nous ne cessons d’alerter depuis des années sur la crise de recrutement. Nos métiers sont aujourd’hui fortement dévalorisés et peinent à attirer des candidats. Aux conditions de travail et d’emplois difficiles s’ajoute la faiblesse de nos rémunérations tout particulièrement en début de carrière. Comment un salaire d’embauche à seulement 12 % au dessus du SMIC peut –il attirer des étudiants de qualité vers nos métiers ? Il représentait 2 fois le SMIC en 1980. L’urgence aujourd’hui c’est de redonner de l’attractivité à nos métiers, de les revaloriser au plan salarial, de reconstituer un vivier de recrutement en mettant en place sans attendre des pré recrutements. Y renoncer c’est faire le choix de fragiliser encore davantage l’ensemble du Service public d’Education. Or tout ce qui fragilise le Service Public d’Education met aussi en péril l’avenir de l’ensemble de la société, parce que ce sont l’accès aux qualifications, le dépassement des inégalités scolaires, l’acquisition de savoirs et de valeurs communes qui se jouent à l’Ecole. En cette période de crise sans précédent de la démocratie, nous pensons que l’Ecole a un rôle moteur et décisif à jouer ce qui n’est pas le cas actuellement.
Au final, nous faisons le constat que la situation dans les établissements pour la rentrée 2014, ne sera aucunement améliorée par rapport aux rentrées précédentes et nous ne pouvons nous satisfaire d’un relatif statu quo sur la question majeure des conditions de travail des enseignants comme de leurs élèves. De ce point de vue, nous voudrions vous alerter sur la situation de plusieurs établissements dans lesquels la rentrée 2014 conduirait à d’inacceptables dégradations avec des classes au delà de 35 élèves en lycée et de 30 en collège si vous ne leur attribuiez pas d’urgence des moyens supplémentaires.
Pour finir, nous tenons à remercier les personnels de la DIPER pour leur travail et leur disponibilité dans une période dont nous savons qu’elle est particulièrement difficile pour eux.