Déclaration du SNES-FSU, CAPA avancement des certifiés 27 janvier 2016
Les conditions salariales des enseignants continuent à se dégrader profondément comme celles de l’ensemble des fonctionnaires : le gel de la valeur du point d’indice depuis 2010 conjugué à la hausse des retenues pour pensions font que nos salaires reculent en valeur réelle.
Dans un tel contexte, l’avancement permet, dans le meilleur des cas, de retrouver le pouvoir d’achat détenu quelques années plus tôt. Les collègues qui ne seront pas promus aujourd’hui subiront inéluctablement un nouveau recul de leur pouvoir d’achat.
Parallèlement nos professions connaissent une dévalorisation et un déclassement préoccupants. Si l’on se réfère au classement dans la grille de la Fonction Publique d’Etat, les rémunérations des enseignants sont, à qualification égale, significativement inférieures à celles des autres cadres de catégorie A. Elles sont également très en deçà de celles des cadres du privé et inférieures à la moyenne des salaires des enseignants de l’OCDE. Une telle situation est insupportable.
Pourtant, la charge de travail des enseignants ne cesse d’augmenter depuis de nombreuses années. Les classes de 30 élèves en collège, 35 en lycée, sont la norme mortifère tant pour les personnels que pour les élèves. De plus en plus de tâches éloignées du cœur du métier, et qui peinent à faire la preuve de leur intérêt, nous sont imposées.
Comment rendre nos professions attractives sans reconnaissance de notre travail et de notre professionnalité ? Comment s’étonner dans ces conditions de voir que nos professions n’attirent pas suffisamment de candidats ?
Il est urgent que le Gouvernement prenne la mesure de la situation. Le point d’indice doit être revalorisé sur la base de l’inflation et le rattrapage des pertes subies doit être programmé : c’est ce que la FSU portera los du rendez-vous salarial programmé au mois de février. Par ailleurs, lors des discussions sur les parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR), la reconstruction de l’espace indiciaire de nos carrières doit être une priorité avec une revalorisation des bornes indiciaires permettant un rééchelonnement de l’ensemble de la carrière. Le SNES-FSU sera particulièrement vigilant au fait que les mesures prises puissent concerner l’ensemble des enseignants, que tous puissent accéder à la hors classe au cours d’une carrière parcourue, a minima, au rythme unique du grand choix actuel. La transparence et l’équité de traitement doivent continuer à être garantis par le contrôle paritaire. Nous serons particulièrement attentifs à ce que l’évaluation conserve le principe du double regard, administratif et pédagogique, et qu’elle soit enfin déconnectée de l’avancement pour se concentrer sur le conseil et l’aide, si besoin. Que l’on ne vienne pas nous dire que la déconnexion de l’évaluation et de l’avancement ne serait pas possible car elle constituerait un frein à l’investissement des enseignants. C’est bien ainsi que fonctionne l’avancement des chefs d’établissement et des IPR et l’on ne saurait croire que leur investissement en est affecté. Que l’on ne vienne pas nous dire que de la revalorisation de nos métiers serait impossible car trop coûteuse dans un contexte économique dégradé, d’autres choix, bien plus coûteux pour les finances publiques, ont déjà été faits et font aujourd’hui la démonstration de leur inefficacité.
Pour finir nous voudrions dénoncer une fois encore, les injustices qui résultent des disparités dans les rythmes d’inspection mais aussi dans les échelles de notation entre disciplines. Si des progrès sont notables dans quelques disciplines par rapport à l’année dernière, il n’est pas admissible que des écarts perdurent. Comment pourrez-vous expliquer par exemple aux enseignants de mathématiques, de documentation et d’espagnol leur sous-représentation dans les tableaux d’avancement pour ce qui est notamment du grand choix quand ceux d’autres disciplines y sont surreprésentés depuis des années ? Le travail d’harmonisation nécessite donc d’être poursuivi.
Les commissaires paritaires certifiés du SNES-FSU.
Ben ABOUBACAR, Patrice ARNOUX, Jérémy BOYER, Marianne CORREZE, Cécile DUPUIS, Trémeur DUVAL,
Fatima GUILLAUMIE, Olivier LANDAN, Viviane REYROLLE, Nicolas VANDERLICK et Clément VERNEDAL.