Déclaration SNES-FSU CAPA avancement 28 janvier 2014
Nos conditions salariales sont aujourd’hui profondément dégradées. La chute du pouvoir d’achat atteint des sommets. Le gel de la valeur du point d’indice depuis plus de trois ans nous place plus encore que l’ensemble des fonctionnaires dans une situation sans précédent, aucune mesure indemnitaire n’étant venue, en partie, compenser ce gel. Et la hausse des cotisations retraite fait que notre traitement du mois de janvier va accuser une baisse par rapport à celui du mois de décembre. Concomitamment à cette baisse des revenus, les prix vont augmenter en raison de la hausse de la TVA au premier janvier pour financer le crédit d’impôt accordé aux entreprises.
Dans un tel contexte, l’avancement devient le simple garant du maintien du pouvoir d’achat. Et il est clair que les collègues qui ne seront pas promus aujourd’hui subiront inéluctablement un recul de leur pouvoir d’achat.
Le salaire des enseignants est aujourd’hui inférieur à celui des autres fonctionnaires de catégories A, inférieur à celui des professions du privé de même qualification, inférieur à la moyenne des salaires des enseignants de l’OCDE et les écarts ne cessent de se creuser. Le déclassement social de notre profession est majeur.
Une telle situation est insupportable.
D’autant qu’à la dévalorisation matérielle de notre profession, s’ajoute une dégradation de nos conditions de travail. Jamais la situation n’a été aussi tendue dans les établissements et la rentrée 2014 n’apportera aucune perspective d’amélioration. Effectifs pléthoriques, multiplication des compléments de service, alourdissement continu de la charge de travail dessinent un quotidien peu attractif.
Il ne faut, dès lors, pas s’étonner que nos professions peinent à attirer des candidats. Et la hausse des inscriptions cette année, sur laquelle le Ministre communique largement, doit être fortement nuancée du fait de la tenue exceptionnelle du deuxième concours, des postes étant par ailleurs d’ores et déjà perdus faute d’admissibles en nombre suffisant dans de nombreuses disciplines.
Il est urgent que le Gouvernement prenne la mesure de la situation. Laisser la situation en l’état serait irresponsable et obèrerait gravement l’avenir. Le point d’indice, commun à l’ensemble des fonctionnaires, qui n’est plus indexé sur les prix depuis 1982, doit être revalorisé sur la base de l’inflation et le rattrapage des pertes subies doit être programmé. Dans le même temps nous attendons du Ministre Peillon qu’il ouvre, dans le cadre des discussions sur le métier, un chantier sur la revalorisation de notre profession. Reconstruire l’espace indiciaire de nos carrières doit être une priorité : les indices actuels de la hors classe doivent être intégrés dans la classe normale permettant ainsi un rééchelonnement de l’ensemble de la carrière. Un rythme unique d’avancement, basé sur celui du grand choix actuel, doit être mis en place comme c’est le cas pour les chefs d’établissements et les IPR sans que leur mérite en soit moins grand.
Que l’on ne vienne pas nous dire que de tels choix seraient impossibles du fait du contexte économique dégradé, d’autres choix, bien plus coûteux pour les finances publiques, ont déjà été faits et font peine à démontrer leur pertinence. La politique d’austérité qui est menée est aujourd’hui fortement critiquée parce qu’en comprimant la demande elle annihile la reprise. A nos yeux, il n’y a pas à choisir entre les emplois et les salaires. C’est bien la conjonction des deux qui peut contribuer à la relance de l’économie et de la richesse nationale comme à la sauvegarde et au développement des Services Publics.