Compte rendu de la CAPA.
Hors classe : 107 promotions sont accordées pour la rentrée 2015. Le barème académique, négocié fermement il y a plusieurs années par le Snes-FSU alors que la rectrice de l’époque voulait renforcer le poids du mérite, permet à tous les collègues atteignant le 11e échelon de bénéficier de cette promotion (à l’exception de deux collègues à la carrière atypique). Tous les collègues au 11e échelon ayant été promus, de nombreux collègues du 10e échelon sont également promus. L’objectif d’une fin de carrière pour tous à la hors classe est en passe d’être atteint dans l’académie, avec les conséquences bénéfiques que l’on sait sur la pension.
Le Se-Unsa et le Snlc-Fo ont dénoncé le barème académique, ce qui montre le peu de compréhension qu’ils ont des mécanismes de promotion et des gardes fous garantis par ce barème... Risible s’ils ne mettaient en danger par leurs déclarations les difficiles équilibres que le Snes-FSU a su imposer à l’administration au bénéfice des collègues !
Congés formation : Le contingent initial annoncé en mars est porté par l’administration de 135 à 144 mois. Cela reste très insuffisant et en deçà de ce que l’académie allouait trois ans en arrière (plus de 200 mois). Nous y voyons cependant l’effet de nos interventions répétées dénonçant ces restrictions, nous continuerons d’intervenir pour le retour à une situation permettant à toutes les troisièmes demandes d’être satisfaites.
Révision de notation administrative : 5 notes ont été modifiées par le recteur suite à la CAPA. 3 d’entre elles l’ont été suite aux interventions du Snes-FSU que les collègues concernés avaient saisi, les 2 autres après changement d’avis du chef d’établissement concerné. Aucune intervention des autres organisations syndicales.
Tous les collègues concernés par une promotion à la hors classe ou un congé formation ont reçu une information individuelle de la part du Snes-FSU. Les collègues syndiqués ont été avertis de leur résultat par SMS et mail dès la fin de la CAPA.
Les commissaires paritaires du Snes-FSU
Déclaration du Snes-Fsu.
Cette CAPA se déroule dans un contexte de crise majeure dans le second degré. La publication des textes sur la réforme du collège le jour même d’une forte grève, est vécue par les personnels comme une véritable provocation, la rupture de confiance est désormais réelle entre la Ministre et la majorité de la profession que nous représentons ici. Le collège a besoin d’être réformé, c’est même urgent. Mais le SNES-FSU est mobilisé contre la réforme Vallaud- Belkacem parce qu’elle ne règlera aucun des problèmes auxquels le collège est aujourd’hui confronté. Alors qu’il faudrait alléger les effectifs, renforcer les possibilités de prise en charge de la difficulté scolaire, consolider les apprentissages, renforcer la cohérence des programmes, faciliter le travail collectif des enseignants, développer la formation continue, les seules réponses apportées consistent à fragiliser les enseignements et à renvoyer au local les choix contraints dans le cadre d’une autonomie renforcée. C’est un véritable gâchis pour les élèves comme pour les enseignants.
Cette CAPA intervient aussi dans un contexte économique, social et politique préoccupant. Les mécontentements sont forts dans de nombreux autres secteurs, les choix du gouvernement actuel constituent un reniement des promesses faites et créent de fortes désillusions, pas seulement dans nos métiers. Pour n’en rester qu’à la question salariale, en lien direct avec l’ordre du jour de cette commission, la décision du gouvernement de poursuivre le gel de la valeur du point d’indice jusqu’en 2017 est insupportable et ouvre la perspective de conséquences désastreuses pour le présent comme pour l’avenir.
Dans l’Education Nationale, la faiblesse salariale est un fait avéré et reconnu par tous. L’urgence consisterait, non pas à l’aggraver, mais à prendre des mesures permettant d’en sortir. Plus que pour d’autres catégories sans doute, les salaires enseignants ont subi les effets régressifs des politiques salariales menées dans la Fonction Publique. On peut chiffrer la perte de pouvoir d’achat d’un professeur certifié depuis 2000 à 2 mois de salaire par an. Si l’on conjugue la faible revalorisation du point d’indice de 2000 à 2010 au gel de sa valeur depuis 2010, ainsi qu’à l’augmentation des retenues pour pension, le pouvoir d’achat annuel d’un enseignant aujourd’hui, correspond au pouvoir d’achat acquis en 10 mois par un enseignant au même échelon en 2000. On fait le constat qu’une promotion d’échelon ou de grade ne conduit désormais qu’à faire du sur place et que l’absence de promotion signifie régression du pouvoir d’achat.
Les effets de telles logiques sur les salaires de début de carrière sont redoutables. Le premier salaire d’un certifié - le salaire d’embauche - représente en 2015, 1,1 Smic. Il était à 1,3 Smic en 2000 et l’équivalent de 2 fois le Smic en 1980. Les enseignants certifiés débutent aujourd’hui à 1388 euros net. Ils entrent donc dans la catégorie « travailleurs modestes » définie par le gouvernement pour prétendre à la prime d’activité. Alors que les autres secteurs doivent eux aussi renouveler leurs cadres, comment attirer des diplômés à bac+5 avec comme salaire 1,1 smic à l’entrée dans le métier ? Comment ignorer que la baisse d’attractivité de nos métiers qui en découle est une explication majeure de la crise de recrutement qui n’est pas endiguée dans le second degré. Car, si l’augmentation du nombre de postes aux concours a permis une hausse du nombre de candidats et d’admissibles, tous les postes ne sont pas pourvus. Pour la session 2015, le nombre d’admissibles rapporté au nombre de postes offerts montre que la situation est loin de s’améliorer : notamment en lettres modernes où 1455 candidats sont admissibles pour 1310 postes, en anglais, en mathématiques la situation est identique,… Par ailleurs un récent rapport de la DARES sur « les métiers en 2022 » indique que 150 000 nouveaux enseignants doivent être recrutés entre 2012 et 2022 dans le seul second degré. On est encore loin aujourd’hui de la dynamique nécessaire pour y parvenir. Il serait vain d’espérer attirer suffisamment de jeunes vers nos professions sans revalorisation de celles ci, sans amélioration des conditions d’exercice, sans pré-recrutements massifs. Or, la politique qui est actuellement conduite par le gouvernement tourne le dos aux nécessités et laisse craindre une multiplication des postes non pourvus, une multiplication du recours, dans les pires conditions, à des personnels précaires sans formation.
Dans de telles conditions il ne faut pas s’étonner que le corps enseignant soit aujourd’hui en colère et bien loin de croire à une quelconque refondation de l’Ecole. Laisser la situation se dégrader, comme semble être le choix de l’actuel gouvernement, est irresponsable pour l’avenir du système éducatif comme de nos professions.
Les élus SNES-FSU à la Capa des certifiés (11 élus sur 19)
Ben Aboubacar, Patrice Arnoux, Jérémy Boyer, Magali Camut, Marianne Corrèze, Trémeur Duval, Fatima Guillaumie, Aurélie Laurière, Sandrine Oudart, Abdelilah Souhaïb, Nicolas Vanderlick.