Déclaration SNES-FSU CTA janvier 2016
De toute évidence les choix qui ont été opérés pour la préparation de la rentrée 2016, visent à calmer les esprits. C’est sans doute aussi pour cela que, sans même attendre la réunion du CTA, les DGH ont été transmises aux chefs d’établissement montrant le peu de cas accordé au réel fonctionnement des instances consultatives.
La dotation de 30 emplois supplémentaires allouée à notre académie est insuffisante au regard des hausses d’effectifs en collège comme en lycée et aurait conduit à de nouvelles dégradations. Le choix d’ajouter à cette dotation, par transfert d’ETP de vacations, 28 emplois, vise à réinjecter des moyens supplémentaires dans les DGH.
Faire un tel choix pour la rentrée 2016 va de toute évidence servir à « vendre » une politique éducative contestée par les personnels.
S’agissant de la mise en place de la réforme du collège, vous semblez renoncer -pour cette année- à exploiter la totalité des marges de récupération de moyens qu’elle permet à structure égale. Nous ne sommes pas naïfs, nous savons que ce ne sera que temporaire et qu’il s’agit pour la rentrée 2016 de laisser croire que la réforme pourra se mettre en place sans dommage sur les structures comme sur les personnels sans permettre toutefois d’enclencher de nouvelles dynamiques. On ne saurait se satisfaire du fait que les collèges ne connaissent pas de nouvelles dégradations, tant les conditions d’enseignement vont y rester extrêmement difficiles. Si le H/E reste quasi stable c’est aussi par l’injection d’un volume important d’HSA. Dans un contexte de charge de travail importante pour les personnels, nous condamnons un tel choix et nous ne voudrions pas que se développent dans les collèges des pressions sur les personnels comme nous en connaissons dans les lycées, conditionnant d’éventuels dédoublements à l’acceptation d’heures supplémentaires.
La situation dans les lycées, dans un contexte d’importante hausse des effectifs restera pour la rentrée prochaine aussi tendue que les années précédentes. Ne serait ce que pour retrouver dans les lycées le H/E de la rentrée 2012, il conviendrait d’ajouter une soixantaine d’ETP, en plus des 38 prévus pour la prochaine rentrée. Nous redisons ici que même si les performances affichées en termes d’accès au baccalauréat restent bonnes, de plus en plus d’élèves sont en situation de fragilités importantes dans les acquisitions de connaissances comme dans la maîtrise d’une capacité de réflexion autonome et critique. Il nous semble dangereux de parier, comme c’est le cas actuellement, qu’une telle situation pourra perdurer sans dommage.
Pour finir nous voudrions rappeler que durant le quinquennat Sarkozy, notre académie a perdu 500 ETP. Alors que nous retrouvons aujourd’hui des effectifs supérieurs à ceux de la rentrée 2008 (+ 1200 élèves), seuls 50 ETP auront été rétablis à la rentrée 2016. Là est sans doute l’élément qui marque le mieux à quel point les besoins du système éducatif n’ont pas été suffisamment pris en compte et à quel point les attentes immenses des enseignants ont été déçues. Si on y ajoute la volonté d’imposer contre l’avis d’une grande majorité de la profession des réformes contestées, que ce soit au collège, ou au lycée dans lequel le bilan de la réforme Chatel n’est toujours pas effectif, le quinquennat Hollande restera celui d’une occasion manquée pour le système éducatif comme pour les enseignants.
La journée de grève du 26 janvier à laquelle le SNES appelle dans un cadre intersyndical sera l’occasion d’adresser un nouvel avertissement au gouvernement.