Déclaration FSU CTA 25 septembre 2017
Cadeau de 3 milliards d’euros aux contribuables les plus riches assujettis à l’ISF, mesures fiscales bénéficiant pour près de la moitié de leur montant aux 10% des plus aisés, attaques contre les droits des salariés du privé au travers d’ordonnances mettant en pièce les garanties collectives apportées par le code du travail, baisse des APL, baisse du pouvoir d’achat des retraités, suppression de 120 000 contrats aidés (23 000 dans l’Éducation) mettant au chômage les personnels et rayant d’un trait de plume les missions qu’ils assuraient… Les quelques mois qui viennent de s’écouler ne laissent aucun doute sur l’orientation libérale de la politique du nouveau Président. La FSU est partie prenante de la mobilisation contre les ordonnances sur le Code du travail dans la continuité de la lutte menée contre la loi El Khomri.
Les fonctionnaires eux aussi sont victimes d’une avalanche de mesures extrêmement négatives, inédites par leur ampleur et leur simultanéité : annonce du gel de la valeur du point d’indice pour 2017 et 2018, du rétablissement de la journée de carence, de la hausse de la CSG sans compensation intégrale voire sans compensation du tout pour les futurs recrutés, de 120000 suppressions de postes dans la Fonction Publique ! Les agents de la Fonction Publique, titulaires comme non titulaires, vont mécaniquement connaître un nouveau recul de leur pouvoir d’achat et alors même que continue à sévir une crise de recrutement très préoccupante dans les métiers enseignants.
Comme si cela ne suffisait pas, est aussi annoncé un possible report des mesures actées dans le cadre du PPCR ce qui serait totalement inacceptable et vécu comme une provocation par les personnels. D’autant que les mesures PPCR adoptées ne constituent qu’une amorce de revalorisation. Tout allongement du calendrier d’application en limiterait considérablement les effets alors qu’ils nécessitaient au contraire d’être confirmés et amplifiés. Certaines mesures ont d’ores et déjà été mises en œuvre, la revalorisation de nombreux échelons au premier janvier 2017, le reclassement dans les nouvelles carrières au premier
septembre. Et c’en est déjà manifestement trop pour le Ministre Darmanin !
Les nouvelles modalités de déroulement de carrière entrent en application dès cette rentrée pour les enseignants, les CPE et psy EN. Nous serons particulièrement attentifs à ce que la mise en place des nouveaux rendez-vous de carrière conduise à une évaluation permettant d’établir un dialogue serein entre évalués et évaluateurs, se donnant pour objectif l’amélioration globale du système éducatif dans le sens d’une meilleure démocratisation de la réussite scolaire. Nous serons aussi particulièrement vigilants, comme nous l’avons toujours été, pour que l’égalité de traitement soit effective entre les personnels pour l’attribution des promotions.
Un Service Public efficace nécessite que les agents soient respectés dans leur professionnalité, soient correctement rémunérés, et que leurs conditions de travail soient améliorées. Là est la voie d’un Service Public du vingt et unième siècle, pas dans la réduction à tous crins des dépenses publiques et sociales.
C’est cela que feront entendre très largement les fonctionnaires par la grève le 10 octobre.
Déclaration SNES-FSU CTA 25 septembre 2017
Dans les collèges de l’académie, l’assouplissement de la réforme Vallaud-Belkacem n’a permis qu’à la marge le rétablissement d’enseignements car les financements n’ont pas suivi. Nous continuons à demander un pilotage académique de la carte des langues (vivantes et anciennes) seul à même de limiter des effets de concurrence entre établissements dans le cadre de leur autonomie et le financement en heures poste des besoins qui en découlent. L’annonce du ministre Blanquer sur le dispositif « devoirs faits » laisse les enseignants sceptiques. Car si nous sommes favorables à l’objectif d’aider les élèves à faire leur travail scolaire pour lutter contre les inégalités sociales, nous considérons que les réponses apportées, notamment en termes d’encadrement ne sont pas à la hauteur. Nous ne pensons pas qu’un accompagnement par des jeunes recrutés en service civique permettra de lever les blocages et les implicites scolaires qui accompagnent le plus souvent les difficultés scolaires. Si cette mission est assurée par des AED ce sera au détriment des vies scolaires à moins de recrutements supplémentaires. Quant à la coordination de ce dispositif, il nécessite de dégager du temps aux enseignants pour sa mise en œuvre.
Dans les lycées, les inquiétudes sont fortes également. Les annonces du Ministre Blanquer sur le bac interrogent. Que signifie le Ministre lorsqu’il dit vouloir « muscler » le bac ? S’il s’agit d’en limiter le nombre d’épreuves terminales en introduisant du contrôle continu ou l’augmentation du contrôle en cours de formation, nous nous y opposerons résolument car nous sommes attachés au bac comme diplôme national anonyme, ayant la même valeur sur l’ensemble du territoire - ce qui ne serait pas compatible avec l’introduction ou le renforcement d’un contrôle continu géré localement. Nous ne sous-estimons pas non plus toutes les difficultés liées à l’organisation d’évaluations certificatives en cours d’année et son impact négatif sur le temps scolaire. Enfin nous ne pensons pas qu’il faille corréler la réflexion sur le bac aux problèmes rencontrés pour les affectations à l’université en cette rentrée car ils sont essentiellement dus à un déficit de places à l’université comme dans les filières courtes que sont les BTS et les DUT.
Enfin la volonté du Ministre Blanquer de renforcer l’autonomie des établissements nous préoccupe. Outre le fait que renforcer l’autonomie renforcera les inégalités entre établissements, nous récusons l’idée qu’une partie des enseignements ou de leur organisation soient définies localement. Comme nous récusons l’idée que le chef d’établissement puisse choisir ses enseignants. Les quelques expérimentations menées en ce sens ont été un échec et on voit mal comment le système éducatif pourrait globalement ne pas pâtir de telles logiques.