Déclaration SNES-FSU, CAPA avancement 27 janvier 2015
Contraintes par une réduction de la dépense publique, dont l’efficacité reste à prouver, les conditions salariales des enseignants continuent de se dégrader profondément et le seul horizon proposé est le gel du point d’indice au moins jusqu’en 2017. Nos salaires auront alors subi 7 ans de blocage alors que la seule valeur du point d’indice a déjà perdu 13% de son pouvoir d’achat depuis 2000. Quand on y ajoute la hausse des retenues pour pension, nos salaires reculent en valeur réelle !
Dans un tel contexte, l’avancement permet, dans le meilleur des cas, de retrouver le pouvoir d’achat détenu quelques années plus tôt. Et il est clair que les collègues qui ne seront pas promus aujourd’hui subiront inéluctablement un nouveau recul de leur pouvoir d’achat.
Les salaires des enseignants resteront donc, à qualification égale, significativement inférieurs à ceux des autres cadres de catégorie A de la Fonction Publique d’État, très en deçà de ceux des cadres du privé et inférieurs à la moyenne des salaires des enseignants de l’OCDE. Une telle situation est insupportable.
Pourtant, la charge de travail des enseignants ne cesse d’augmenter depuis de nombreuses années. Les classes de 30 élèves en collège, 35 en lycée, sont la norme mortifère tant pour les personnels que pour les élèves. Il n’y a jamais eu autant de compléments de service, parfois sur trois établissements. De plus en plus de tâches éloignées du cœur du métier nous sont imposées.
Comment rendre nos professions attractives sans reconnaissance de notre travail et de notre professionnalité ? Comment s’étonner dans ces conditions de voir s’installer durablement la crise des recrutements ?
Il est urgent que le Gouvernement prenne la mesure de la situation. Laisser la situation en l’état est irresponsable et obère gravement l’avenir. Le point d’indice doit être revalorisé sur la base de l’inflation et le rattrapage des pertes subies doit être programmé. Reconstruire l’espace indiciaire de nos carrières doit être une priorité : les indices actuels de la hors classe doivent être intégrés dans la classe normale permettant ainsi un rééchelonnement de l’ensemble de la carrière. Un rythme unique d’avancement, basé sur celui du grand choix actuel, doit être mis en place comme c’est le cas pour les chefs d’établissements et les IPR, ce rythme d’avancement n’enlevant rien à leur investissement. Le montant de l’ISOE part fixe doit être doublé.
Que l’on ne vienne pas nous dire que de tels choix seraient impossibles du fait du contexte économique dégradé, d’autres choix, bien plus coûteux pour les finances publiques, ont déjà été faits et font peine à démontrer leur pertinence. La politique économique qui est menée est aujourd’hui fortement critiquée parce qu’en comprimant la demande elle annihile la reprise. A nos yeux, il n’y a pas à choisir entre les emplois et les salaires. C’est bien la conjonction des deux qui peut contribuer à la relance de l’économie.
La nécessaire revalorisation de nos professions à la fois au niveau salarial et à celui des conditions de travail sera au cœur de la grève du 3 février.
Pour finir nous voudrions dénoncer une fois encore, l’iniquité qui résulte des disparités dans les rythmes d’inspection mais aussi dans les échelles de notation entre disciplines. Il n’est pas admissible que les écarts que nous pointons depuis des années perdurent. Comment pourrez-vous expliquer par exemple aux enseignants de lettres modernes ou de documentation, la persistance de leur sous représentation dans les tableaux d’avancement pour ce qui est notamment du grand choix ?