La revalorisation de nos carrières devient un besoin impérieux, après plusieurs années de perte de pouvoir d’achat (9% en 10 ans). Nos professions sont peu à peu décrochées au sein de la catégorie A par rapport à des professions comparables : le salaire moyen d’un enseignant est de 35% inférieur à celui des autres cadres de la Fonction Publique de catégorie A.

En 1980, un certifié commençait sa carrière avec 2 fois le SMIC. Aujourd’hui la revalorisation des débuts de carrière, suite à la masterisation, ne touche qu’un quart des personnels et ses effets sont limités aux cinq premiers échelons. Toutefois les premiers salaires (1,4 SMIC) restent encore dans la tranche des bas salaires de ce pays, selon les économistes. Quant aux autres échelons, rien.

Aggravation supplémentaire s’il en était besoin, le principe du gel du point d’indice pour 3 ans et la hausse des retenues pour pension, programmée de 2011 à 2020 suite à la réforme des retraites, vont entraîner la baisse des traitements nets. L’avancement d’échelon dont nous traitons aujourd’hui, l’accès à la hors-classe, sont ainsi attendus avec une réelle impatience par tous nos collègues. Pourtant, dans ces conditions, ils permettent, au mieux, de retrouver un pouvoir d’achat comparable à celui d’il y a trois années ! C’est dans ce contexte que le Ministre envisage aujourd’hui d’introduire une part toujours plus importante d’indemnitaire et de reconnaissance du « mérite » dans les rémunérations.

Mais c’est l’arbitraire et le clientélisme qui l’emporteraient alors dans la gestion de nos carrières. Car nous ne doutons pas que le modèle managérial qui nous serait alors imposé serait loin d’être démocratique et serait très éloigné des conditions de transparence qui prévalent jusqu’alors, garanties par le principe de carrière et par le contrôle des opérations de gestion par les élus des personnels en Commission Administrative Paritaire. La compétition entre salariés, pour faire partie des plus « méritants », fait suffisamment de ravages humains dans le secteur privé, pour que nos professions rejettent son importation dans les salles de profs. Car c’est de cela qu’il s’agit, au travers notamment d’un « pacte de carrière » : casser les solidarités et repères collectifs. Comment ? Par la création de quotas de « très bons », méritant promotion, les autres, classés dans les autres « cases », on ne sait trop pourquoi, regardant passer le train ? Qui évaluerait ? Le chef d’établissement et lui seul ? Sur quels critères ? pédagogiques ? administratifs ? de soumission aux injonctions ? Bien faire son travail suffirait-t-il ? Ces orientations sont rejetées massivement par les personnels, ne vous y trompez pas, elles ne pourraient que créer difficultés supplémentaires et malaises dans les établissements.

C’est d’une toute autre ambition dont le SNES-FSU est porteur pour nos carrières, pour nos métiers.

Nous revendiquons :
• la revalorisation des débuts de carrière, avec, pour les certifiés et assimilés, un traitement net mensuel de
1 900 €, 2 000 € pour les agrégés ;
• de porter en même temps l’indice terminal du 11e échelon à l’indice 783 (certifiés) et 963 (agrégés), correspondant actuellement aux échelons terminaux de la hors-classe ;
• de revoir en conséquence l’ensemble de la carrière en onze échelons, avec comme rythme d’avancement celui du grand choix pour tous, déconnecté de la notation (ce qui est le cas pour les personnels d’encadrement doit être possible pour l’ensemble des personnels) ;
• que soit assuré le rattrapage de la valeur du point d’indice commun à tous les fonctionnaires ;
• de revenir à l’indexation de la valeur du point d’indice sur les prix.