DECLARATION DU SNES -FSU FPMA 22 juin 2011

_Cette FPMA se tient aujourd’hui dans un contexte particulièrement tendu qui a de lourdes incidences sur la situation d’emplois des personnels et sur les opérations de mouvement. C’est d’abord la conséquence directe du cadre budgétaire national et de la suppression de 4800 postes d’enseignants dans le second degré qui ont conduit dans notre académie comme ailleurs à des suppressions de postes, à des dotations horaires insuffisantes dans les établissements, à des fermetures de filières. C’est aussi la conséquence d’un état d’impréparation de la rentrée à cette date avancée du mois de juin liée à la fois à la mise en place de réformes contestées porteuses d’incertitudes mais aussi à l’absence de réponses à plusieurs questions que nous vous posons depuis plusieurs mois.
Nous continuons à penser que de nombreuses mesures de carte scolaire que vous avez prononcées ne sont pas fondées à ce jour. Pouvez-vous assurer à tous nos collègues dont le poste est supprimé qu’il n’y aura pas d’implantation d’un BMP conséquent ou d’heures supplémentaires en nombre dans leur ancien établissement ? Où en êtes-vous des ajustements promis pour le mois de juin, maintenant repoussés à juillet ? Comment dès lors préparer sereinement la rentrée dans les établissements ? Où en est la consultation du CTPA sur l’évolution, que nous savons nécessaire, des structures ? Des réponses apportées à ces questions dépendent, en partie, les conditions d’emplois de nombreux collègues à la prochaine rentrée et les conditions d’études de nombreux élèves. Différer ces réponses ne peut qu’aggraver les difficultés dans les établissements.
Les 95 suppressions de postes que vous avez portées à 110 montrent que vous n’avez pas voulu entendre ce que les personnels mais aussi les parents d’élèves vous ont répété à moult reprises dans la dernière période que ce soit lors de journées de grèves, de manifestations, d’opérations d’établissements morts….Si vous avez reçu beaucoup de délégations, vous ne les avez pas pour autant entendues.
Ce que vous prévoyez au travers de compléments de service est inacceptable et va conduire un nombre croissant de collègues à une situation d’emploi complètement « éclatée » : quel investissement, quel travail en équipe seront alors possibles pour ces personnels qui aspirent légitimement à une stabilité professionnelle ?
Ce que vous prévoyez concernant l’année de stage n’est satisfaisant ni pour les stagiaires, mis sur le terrain à temps complet et privés de véritable formation, ni pour les collègues qui aspirent à une mutation puisque les postes réservés aux stagiaires sont retirés du mouvement.
Ce que vous prévoyez pour les enseignants des disciplines technologiques n’est pas satisfaisant non plus puisqu’ils viennent d’être informés de formations qui s’ajouteraient à leur service l’an prochain sans décharge contrairement aux textes réglementaires.
Nul besoin de revenir non plus sur les effectifs des classes qui ne cessent de croître, nous empêchant peu à peu de faire notre métier de manière satisfaisante. Nul besoin de revenir sur les réformes contestées qui se mettent en place sans concertation, sans préparation, dans la précipitation, aucune n’allant dans le sens de la démocratisation de l’enseignement que nous souhaitons, toutes par contre creusant les inégalités entre les territoires, entre les élèves. Les 16000 suppressions de postes programmées pour 2012 laissent peu d’espoir d’amélioration, pour le moins.
Comment s’étonner alors de la désaffection de candidats aux concours de recrutement ? Comment s’en étonner alors que leurs conditions d’entrée dans le métier sont inacceptables ? Elever le niveau de recrutement des enseignants et CPE était une nécessité dans une société toujours plus complexe. Mais élever le niveau de recrutement, de qualification, ne doit pas aller de pair avec le sacrifice de la formation professionnelle des enseignants et CPE, tant initiale que continue.
Pour en revenir au mouvement intra, il est bien loin d’offrir ce à quoi aspirent légitimement les personnels : une stabilité professionnelle leur permettant d’enseigner leur discipline, de trouver une implication collective dans un établissement. Les suppressions d’emplois, nous l’avons dit, les mesures de carte scolaire qui en découlent, comme les postes retirés du mouvement pour les stagiaires obèrent à la fois stabilité et possibilité de mutation choisie. Un comble à l’heure où notre ministre nous vend les richesses de la mobilité professionnelle.
Nous sommes attachés, comme l’ensemble de nos collègues, au dialogue social sous toutes ses formes et en particulier au paritarisme qui le fonde dans la Fonction Publique. La décision politique, prise en 2008, de communiquer les projets de mouvements avant la tenue des FPM et CAP, décision que vous reprenez à votre compte en diffusant l’établissement figurant au projet d’affectation, démontre pourtant année après année qu’elle ne sert à rien. Il faut être fort peu psychologue pour ne pas imaginer la situation de stress dans laquelle sont placés nos collègues depuis le 10 juin, les nombreux contacts que nous avons eus avec eux en témoignent. Personne n’y trouve son compte, ni les déçus qui espèrent un changement, ni les satisfaits qui espèrent un maintien, ni les services de la DIPER, nous l’imaginons, qui peuvent être soumis à une pression les empêchant de travailler sereinement à l’amélioration du projet informatique. À l’issue de cette FPMA des résultats d’affectation seront modifiés, preuve que même avec très peu de postes au mouvement, seul l’examen contradictoire que nous allons conduire ici, permet d’assurer à l’ensemble de nos collègues que les droits de chacun soient respectés et rétablis, si besoin, dans le cadre de règles communes connues de tous. Il vous appartiendra d’expliquer, avec honnêteté, à nos collègues déçus, on peut les comprendre, comment ce qu’ils ont pu prendre pour une décision, n’était en fait pas possible.
Au cours de l’examen du mouvement, nous souhaitons qu’une attention toute particulière soit portée à la situation des collègues victimes d’une mesure de carte scolaire. Nous souhaitons aussi que soient étudiées le plus avant possible les implantations de postes de stagiaires de manière à rendre des postes au mouvement.