CONFERENCE DE PRESSE SNES-FSU septembre 2012

Contexte nouveau crée par l’élection de F. Hollande et mise en place du gouvernement Ayrault marque à l’évidence une rupture : que ce soit dans pratique de l’exercice du pouvoir, dans le renouveau affiché du dialogue social, mais aussi dans le contenu de la loi de finances rectificatives qui a été votée et qui revient sur les mesures fiscales les plus injustes prises depuis 2007 (défiscalisation HS, droits de succession, ISF, TVA sociale..)
Dans le même temps sujets d’inquiétudes forts du fait que réduction de la dette est toujours affichée comme objectif prioritaire pour rassurer les marchés avec toutes les conséquences qu’une telle orientation aurait sur la réduction de la dépense publique. Dans le même temps autre motif d’inquiétude résulte du pacte budgétaire européen que le gouvernement veut faire adopter par l’assemblée, qui placerait l’ensemble des politiques des Etats sous la contrainte de la règle d’or, on voit là aussi les menaces que le vote de ce pacte ferait peser sur les choix du gouvernement.

SITUATION DANS L’EDUCATION PLUS PARTICULIEREMENT DANS LE SECOND DEGRE :

Des mesures –limitées- mais qui marquent une évolution avec la politique éducative du précédent gouvernement : abrogation qui est actée, des décrets sur l’évaluation des personnels ; 3 heures de décharge pour les stagiaires ; quelques moyens supplémentaires via le collectif budgétaire du mois de juillet. Projet de loi de finances rectificatif a prévu la création pour la rentrée 2012 de 1000 postes de PE, dans le second degré, 2000 emplois d’AED, 100 de CPE, 1500 AVSI, 500 emplois d’assistants de prévention et de sécurité. Première prise en compte de la gravité de la crise de recrutement que connaissent nos métiers avec l’annonce de 6000 emplois d’avenir professeur dans le second degré : l’objectif est d’attirer des jeunes vers nos métiers et de leur permettre de financer leurs études. Toutefois ces emplois d’avenir ne sauraient remplacer de véritables pré recrutements : le projet de loi reste flou sur les activités des jeunes dans établissements, risque n’est pas écarté que ces activités ne soient pas mises au service de la formation des étudiants mais répondent aux seuls besoins des établissements, par ailleurs leur accès serait réservé à certaines disciplines seulement, et aux étudiants en deuxième année de licence, ce qui exclut des étudiants qui ne se décident que plus tardivement à nos métiers et ce qui va différer dans le temps leur effet, or sur la question des recrutements il y a urgence. On est en effet dans une situation paradoxale puisque l’Education nationale devrait bénéficier de nouveaux recrutements au-delà du remplacement des départs à la retraite, alors même que le vivier de candidats est dramatiquement insuffisant.
Dans le même temps le ministre Peillon a refusé de prendre mesures d’urgence que nous demandions dès la rentrée 2012 qui ne coûtaient rien mais qui auraient permis quelques améliorations immédiates (LPC, séries technologiques...)
Au final, dans les établissements, la réalité de la rentrée 2012, pour l’essentiel, s’inscrit dans la continuité des rentrées précédentes caractérisée par le manque de moyens et l’effet cumulé des suppressions d’emplois, caractérisée aussi par la poursuite des réformes contestées tant au collège qu’au lycée.
Le ministre renvoie l’essentiel des futures orientations de la politique éducative au contenu de la loi d’orientation qui doit être débattue à l’automne pour un vote avant la fin 2012. De premières discussions et tables rondes ont eu lieu pendant l’été le SNES y a pris toute sa place pour faire entendre ses analyses et ses propositions à la fois sur les évolutions nécessaires du système éducatif allant dans le sens de progrès dans l’accès aux qualifications pour tous les jeunes et dans la lutte contre les inégalités scolaires et les blocages actuels, allant aussi dans le sens d’une revalorisation de nos métiers.

LA SITUATION DANS L’ACADEMIE DE LIMOGES DANS LES COLLEGES ET LES LYCEES

Quelques moyens supplémentaires dans le premier degré 10 postes PE (à mettre en relation avec les 131 postes supprimés en janvier), dans second degré 19 postes d’AED supplémentaires (rappel 62 suppressions en 2011), 17 AVSI, 6 assistants de prévention.
Stagiaires : situation un peu particulière. Nous avions réussi à imposer au recteur depuis 2010 le principe d’une décharge globalisée sur l’année d’environ 3 heures. Rappel : 4 ou 5 heures septembre octobre, avec formations complémentaires, temps plein à partir de novembre. Cette année malgré l’annonce de V.Peillon de 3 heures de décharge, le recteur a pour l’instant refusé d’accéder à notre demande de maintenir le dispositif en septembre octobre et ensuite à partir de novembre d’attribuer une décharge d’un minimum de 3 heures. Puisque le ministère a compensé le volume de décharge stagiaires par l’octroi d’heures poste supplémentaires dans les académies nous demandons donc au recteur de revoir sa décision.
Une situation problématique aussi concernant les remplacements : plusieurs disciplines en difficultés sur remplacement maths, anglais, lettres classiques où déjà quasi tous les tzr sont en poste. 2 stagiaires de lettres classiques prévus ne viennent pas (faiblesse recrutement). Cette pénurie de remplaçants est la conséquence directe des suppressions d’emplois.
Dans les établissements enfin, des tensions fortes sur les effectifs dans les collèges notamment urbains, mais aussi dans lycées.

L’URGENCE c’est une AUTRE POLITIQUE EDUCATIVE !

Il est urgent d’opérer une rupture avec la politique éducative du précédent gouvernement, l’élaboration du budget 2013 devra le marquer clairement. Il est urgent aussi de débattre des réformes nécessaires pour faire évoluer le système éducatif, pour le démocratiser, pour permettre l’accès aux qualifications de tous les jeunes, pour lutter contre les décrochages scolaires. Il est urgent de redonner de l’ambition à un système aujourd’hui déboussolé, il est urgent de revaloriser nos professions dans tous leurs aspects pour donner envie aux jeunes étudiants de devenir enseignants. Telles devront être les orientations de la future loi d’orientation et de programmation pour l’Ecole qui est débattue actuellement et qui sera votée avant la fin 2012.
Le SNES entend prendre toute sa place dans les discussions et la concertation et fera tout pour que la profession se fasse entendre. C’est pour cela que le SNES (avec Snep et Snuep) a décidé d’organiser des Etats Généraux du second degré pour que les enseignants s’emparent des questions qui vont être débattues. Ces Etats généraux, qui se dérouleront dans l’ensemble des académies trouveront leur aboutissement à Paris le jeudi 25 octobre avant que le Ministre ne trace les contours définitifs de la loi d’orientation et de programmation pour l’Ecole.