Monsieur le Président de Région,
Nous avons appris que vous prévoyez de soumettre à la délibération de l’Assemblée Régionale un projet permettant à la Région d’expérimenter la mise en place d’un service public d’orientation territorialisé.
Votre projet, dont l’exposé des motifs se fonde sur une prospective concernant la future loi de décentralisation, ne correspond pas à l’écriture actuelle du projet de loi, validé par l’arbitrage interministériel et soumis au Conseil des Ministres. La possibilité d’une telle expérimentation ne figure pas non plus dans la loi d’orientation et de programmation pour l’École votée la semaine dernière.
La loi de refondation de l’École précise le cadre des compétences respectives de l’Etat et des Régions en matière de formation professionnelle et technologique initiale. Ainsi, si la loi souligne la nécessaire coordination des compétences respectives de l’État et de la Région, elle ne donne pas compétence exclusive à la Région pour organiser l’orientation professionnelle. Nous ne saurions concevoir non plus que la Région soit dotée de pouvoirs prescriptifs concernant les approches et pratiques pédagogiques que les enseignants ou les CO-Psy mettent en œuvre en matière d’orientation des élèves et des étudiants : cette perspective figurant dans le détail du projet régional est à nos yeux inacceptable.
Les personnels que nous représentons, enseignants des établissements du second degré, Conseillers d’Orientation Psychologues sont défavorables à une étape supplémentaire de décentralisation qui conduirait à la diminution du temps de présence des Conseillers d’Orientation Psychologues dans les établissements scolaires et au transfert de ces personnels aux Régions. Si de telles orientations ont été massivement rejetées en 2003, elles le sont tout autant en 2013.
La mise en place d’une telle expérimentation dans notre région entrerait en totale contradiction avec les orientations retenues à l’heure actuelle par le Gouvernement qui s’attache à regagner la confiance des personnels de l’Éducation Nationale fortement maltraités par la précédente majorité politique, c’est pourquoi nous vous demandons de ne pas la mettre en œuvre.
Nous vous faisons part de notre disponibilité pour échanger sur un _
bilan précis des actions entreprises par la Région pour permettre l’accès du plus grand nombre aux qualifications et pour débattre de ce qui permettrait de consolider et de renforcer les dispositifs de formation initiale dans l’objectif d’une élévation générale du niveau de qualification dont notre pays a besoin.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président de Région, nos respectueuses salutations.