15 septembre 2010

Publications

Acad Info : stagiaires à temps complet à la rentrée, impensable !!

STAGIAIRES À TEMPS COMPLET À LA RENTRÉE, IMPENSABLE !!

C’est pourtant ce que le Recteur a annoncé lors du CTPA de janvier….
Comment une telle décision proprement hallucinante est-elle possible ?

RETOUR EN ARRIÈRE

On se souvient que Sarkozy et ses ministres en charge de l’Education avaient promis une réforme de la formation des maîtres dont l’objectif annoncé était l’amélioration de la qualification des enseignants et la reconnaissance de celle-ci par un master.
Le chantier, engagé il y a plus de 18 mois, a été mené sans concertation réelle et sérieuse et malgré les nombreux mouvements de protestation, le choix du passage en force a été fait pour masquer les objectifs réels de la réforme de la formation des maitres : supprimer de nouveaux emplois budgétaires et liquider l’idée même que le métier d’enseignant est un métier qui s’apprend.

QUEL DISPOSITIF À LA PROCHAINE RENTRÉE ?

Dans le cadre de la réforme, le choix a été fait, contre l’avis de tous, de porter de 8 à 12 heures la durée hebdomadaire du service en responsabilité des stagiaires du second degré. Décision déjà particulièrement grave parce qu’elle amputait très lourdement la formation des stagiaires. Mais cela ne suffisait pas pour rentrer dans l‘épure budgétaire de suppressions d’emplois imposée par Bercy ! C’est pourquoi la plupart des Recteurs ont pris la décision d’affecter les stagiaires sur des services de 18 heures pris sur l’ensemble des postes de chacune des académies. On mesure au passage les conséquences dramatiques d’une telle décision sur le mouvement intra académique puisque les possibilités de mutations seront amputées d’autant.
Les toutes dernières informations du Ministère tendent à indiquer qu’au début de l’année scolaire, le stagiaire assurerait une part de son service en doublon avec son conseiller pédagogique, lui même remplacé sur une partie de son service, on ne sait trop par qui…On image aisément le bazar résultant d’une telle organisation.
La formation à laquelle peuvent prétendre les stagiaires serait globalisée sur 12 semaines (2 périodes de 6 semaines).
Là encore, le dispositif prévu pour les remplacer pendant ces périodes de formation, révèle que c’est bien la recherche d’économies budgétaires tous azimuts qui prévaut sur toute autre considération.
C’est en effet à des étudiants en master en train de préparer les concours de recrutement que reviendra la charge de remplacer les stagiaires pendant leurs 12 semaines de formation dans le cadre de stages en responsabilités visant à une meilleure professionnalisation de la formation ! Pour dire les choses autrement, ces étudiants serviront de moyens de remplacements puisque les viviers de remplaçants ont été asséchés par les suppressions d’emplois successives.

Un tel dispositif est proprement hallucinant et jamais l’administration n’était allée aussi loin dans sa logique d’« optimisation » des moyens. Pour qui connaît la réalité du métier, ce qui est proposé ne pourra conduire qu’à des désastres professionnels, mais aussi humains.
Charge de travail énorme, prise en mains de classes en cours d’années, aucune possibilité de réflexion, de véritable formation…voilà ce que sera la réalité côté enseignants.
Côté élèves, ce sera un défilé de professeurs différents, mais ayant comme point commun l’absence de formation.

COMMENT METTRE EN ÉCHEC CE DISPOSITIF ?

C’est assurément en combinant plusieurs types d’actions que nous parviendrons à obliger le Ministre et les Recteurs à revoir leur copie.
Une certitude cependant, seul un engagement fort de la profession permettra d’imposer le retrait de la réforme actuelle.

Informer largement sur la réalité de ce qui est prévu est un préalable. Informer nos collègues bien sûr, dont beaucoup ne mesurent pas encore les désastres à venir, mais informer aussi les parents d’élèves chaque fois que nous les rencontrons pour débattre de la réforme des lycées ou des conditions de préparation de la prochaine rentrée. La cohérence entre l’ensemble des dossiers doit être mise en avant. Laisser croire à la recherche d’améliorations alors même que la sape méthodique de tous les étages du système éducatif est en œuvre : telle est la posture habituelle du gouvernement. Inviter les collègues à refuser d’assurer le tutorat des étudiants en master. Autant le principe de stages d’observation ou de pratique accompagnée est recevable, autant celui de l’utilisation d’étudiants pour faire des remplacements est condamnable. Refuser de les accueillir, en informer chefs d’établissement et inspecteurs s’imposent pour dénoncer et bloquer le dispositif actuel. S’inscrire dans la poursuite de l’action contre les choix actuels : réforme des lycées, réforme des EPLE, réforme de la formation des maîtres, suppressions massives d’emplois. La grève du 12 mars sera l’occasion de se faire entendre fortement, il est important de tout faire pour que l’engagement des collègues dans la grève s’élargisse encore et que dores et déjà nous envisagions des suites. POURQUOI ET COMMENT ÉLEVER LE NIVEAU DE RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS ?

Une autre logique et des choix ambitieux portés par le SNES.

Élever le niveau de recrutement au master est à nos yeux une nécessité. Dans un contexte général d’élévations des qualifications, le niveau de recrutement des enseignants n’a pas bougé depuis 1950 !
Dans le cadre de références des diplômes de l’enseignement supérieur LMD (licence, master, doctorat) on ne pourrait se satisfaire d’enseignants recrutés au niveau du premier diplôme universitaire après le baccalauréat, sauf à accepter que les enseignants ne deviennent de simples exécutants.
Élever le niveau de recrutement au master doit aller de pair avec une formation professionnelle progressive et de haut niveau. Une formation des maîtres améliorée est aussi un paramètre pour travailler à surmonter les difficultés professionnelles auxquelles nous sommes confrontés.
Élever le niveau de recrutement au master impose des pré recrutements pour permettre de lutter contre la ségrégation sociale qui s’opère à l’université : c’est aussi sur cette question qu’il faut se battre.

RÉFORMES CHATEL, STAGIAIRES 18 HEURES,
SUPPRESSIONS DE POSTES, CONDITIONS DE TRAVAIL

GRÈVE DANS LE SECOND DEGRÉ
A l’appel de l’intersyndicale Snes-Fsu, Snep-Fsu, CGT-éduc’action, Sud-éducation, Snalc, Snfolc, Sncl-Faen

VENDREDI 12 MARS