6 novembre 2014

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Journées d’automne de la FSU à Paris les 15 et 16 octobre

Quelques notes (non exhaustives !) prises par Janine Vaux sur les

Journées d’automne de la FSU à Paris les 15 et 16 octobre

Bernadette Groison fait un tour d’horizon de la situation actuelle. Elle insiste sur l’aspect multiforme de la crise actuelle, pas seulement économique, sur les transformations en cours basées sur des pensées qui tournent le dos aux valeurs d’égalité et de solidarité, sur l’offensive idéologique qui conduit à un détricotage de tous les services publics et ouvrent des vannes qui méritent que la bagarre soit menée dans tous les pays européens.

Le monde syndical n’est pas à la hauteur ; il est divisé et n’arrive pas à se parler. La proximité des élections professionnelles pèse et le « chacun pour soi » prime. Absent des grandes questions qui traversent notre société, le syndicalisme n’arrive pas à redonner confiance aux salariés.

En ce qui concerne l’actualité relative aux personnes âgées, il s’agit de peser ensemble sur le projet de loi consacré à l’adaptation de la société au vieillissement

La difficulté à mobiliser provient surtout du fait qu’on arrive pas à rendre crédible l’idée qu’on peut faire autrement, qu’il existe des alternatives notamment au travers d’une véritable réforme fiscale et une autre répartition des richesses.

Daniel Rallet alerte sur le trou financier du COREM ( régime complémentaire de retraite mutualiste qui a succédé en 2002 au CREF à la suite de sa débâcle ! ) qui menace le montant des pensions de ses adhérents.

Quelques chiffres relatifs aux retraites attrapés au vol lors d’un diaporama et qui feront l’objet d’un article dans POUR :

16,5millions de retraité(e)s en France

âge moyen : 73,4 ans

pension moyenne brute versée par la CNAV : 1288euros
CNAV /caisse nationale d’assurance vieillesse des salariés

on peut comparer avec le seuil de pauvreté : 993 euros

dans la fonction publique d’état, l’âge moyen des départs en retraite était de 60,2 ans en 2012, et de 61,1en 2013 ;

l’indice ( moyen)de départ était de 633 en 2012, de 626 en 2013
le pourcentage de départ à taux plein était de 33,4% en 2012, de 29% en 2013

les pensions brutes (moyennes) étaient de 2173 euros en 2012, de 2146 en 2013
les pensions avec accessoires ( enfants !!!) étaient de 2240 en 2012 et 2212 en 2013

Quelques observations entendues pendant le débat :

– jusqu’en 1986, il y avait 13 tranches d’impôt, en 2015, il n’y en aura plus que 5 !

_ CERTIVIA : la caisse des dépôts, la MAIF, groupama, etc... ont créé CERTIVIA, fonds dédié à l’achat de logements en viager ; CERTIVIA verse aux séniors de plus de 70 ans qui restent dans leur logement un capital appelé « bouquet » et une rente à vie

_ la disparition des Conseils généraux est masquée par la discussion sur les Conseils régionaux ; qui va reprendre la mission des conseils généraux ?

La loi d’adaptation de la société au vieillissement
Adoptée en première lecture à l’assemblée nationale, elle doit être débattue au sénat en janvier ou février avant de repasser en deuxième lecture à l’assemblée nationale ; pour quelle date d’application ?

Si cette loi est intéressante quant au droit au répit et l’augmentation du plafond de l’APA, c’est quand même un bilan négatif qui l’emporte :
– absence de référence au service public
– financement seulement par la CASA
– disparition du volet EPAHD
– absence de formation des personnels
– interrogations sur la gouvernance : haut conseil national des différents âges de la vie avec absence de représentation syndicale des retraités. Les CODERPA restent en place jusqu’à fi n 2015 ;
– la CASA va à nouveau être détournée de son rôle en 2015.

Table ronde sur l’accès aux soins

Jl Salomé professeur d’économie de la santé, insiste sur la nécessité de démocratie sanitaire ; « la distance est un frein » et « l’éducation aux soins est trop peu développée »

le professeur Grimaldi, diabétologue, estime notre système mal adapté à la maladie chronique et déplore les inégalités croissantes

Ph Batifoulier, économiste, présente un diaporama qu’il a intitulé « la défaite du patient » sur le coût des soins et l’accès aux soins.
Vu le déremboursement, les dépassements d’honoraires,la maladie est une épreuve physique et financière. Dans l’Union Européenne, 20%de la population renonce aux soins, 8 % en France.
« quand on parle du trou de la Sécu, on occulte la question des recettes »

Mr Martinez (MGEN) tient à souligner la différence entre assurances et mutuelles dont les cotisations sont proportionnées aux revenus, la politique de conventionnement de la MGEN et le manque à gagner de la Sécu, selon la cour des comptes, surtout dans des domaines comme le bâtiment et le commerce.

Le professeur Grimaldi partage les points de vue exprimés sur le manque à gagner en terme de recettes de la Sécu, mais estime qu’il ne faut pas escamoter la question des dépenses, en particulier celles qui sont liées à l’existence d’un système mixte mi-public, mi-privé. Il développe l’idée d’un panier de soins solidaires basé sur la notion de besoins SOCIALEMENT reconnus. Il estime que les mutuelles se sont mis la corde au cou en acceptant la concurrence avec les assurances.
En ce qui concerne les déserts médicaux, il ne peut y avoir de véritable solution que si la médecine devient un service public. On a un peu desserré les numérus clausus mais les nouveaux médecins s’installent aux mêmes endroits que les anciens. Dans l’immédiat, il n’y a guère d’autres solutions que de travailler autrement, avec des zonages et des maisons de santé.

Mr Martinez répond qu’il est difficile de pratiquer la politique de la chaise vide au sein de l’UNOCAM ( union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire, qui regroupe les opérateurs d’as maladie complémentaire, mutuelles, assurances ou prévoyances) et que les possibilités d’action de la MGEN pour organiser la contestation sont limitées d’une part en raison de la différence d’appréciation des différentes organisations syndicales : la MGEN partage l’avis de la FSU sur les dangers que représente l’ANI pour les fonctionnaires, mais la CFDT n’est pas sur la même longueur d’onde. D’autre part, même des actions massives, comme la collecte d’un million de signatures contre la hausse de la taxe sur les contrats d’assurance, n’ont pas abouti positivement.

Ph Batifoulier met en garde contre les « pratiques avancées » ( transferts de compétences) ; il s’insurge contre les dépassements d’honoraires ( pratiqués notamment par plus de 80% des chirurgiens) et ironise : « maintenant il faut marchander avec les spécialistes et avoir l’air pauvre ! »

Table ronde sur le syndicalisme des personnes âgées en Europe

Bruno Constantini présente la FERPA ( fédération européenne des personnes âgées) qui compte 9 millions de membres, répartis dans 40 organisations de 21 pays européens. En France 6 organisations y sont affiliées. La FERPA adhère à la CES.
Il stigmatise le problème de la pauvreté, un pouvoir d’achat en baisse de 10 à 15% ces dix dernières années et présente un projet d’initiative citoyenne pour un droit universel d’accès aux soins de longue durée ( une initiative citoyenne pour être valide doit recueillir 1 million de signatures provenant d’au moins 7 pays)

Maurice Leconte (CGT) estime que confrontés à une politique d’austérité qui aggrave les inégalités et amplifie le nombre de pauvres ( 8 millions en France dont 2 millions de retraités), de plus en plus de salariés et de retraités doutent de l’Europe. La montée du FN est inquiétante.

Michel Salingue ( FGR) rappelle que la FGR ne siège ni à la CES ni à la FERPA.
Il est préoccupé par l’inexistence en France et en Europe de lieux de négociation sur les retraités, ainsi que de la volonté européenne d’harmoniser les systèmes de retraites, ce qui remettrait en cause la spécificité française des pensions versées par l’Etat.

Gérard Gourguechon (Solidaires) pense que la finance ne lâchera pas sur la question des retraites comme elle ne lâche pas sur la question des chômeurs et que les retraités ne s’en sortiront pas seuls.

Joel Chenet ( FSU) constate que les orientations de Bruxelles s’attaquent aux pensions qui baissent , mais il ne croit pas aux initiatives citoyennes « verrouillées même si elles recueillent les signatures nécessaires ». Il souhaite un véritable syndicalisme européen pouvant peser et appeler à manifestation, et s’interroge sur les obstacles empêchant la FSU d’adhérer à la FERPA.

Marylène Cahouet ( FSU) déplore la faiblesse du mouvement syndical, (actifs comme retraités), et insiste sur la nécessité de construire un arc unitaire. Elle regrette que des organisations comme la CFDT mettent des vetos à son appartenance à certaines organisations françaises ou européennes.

Action
initiatives intersyndicales :
– projet de lettre rédigé par la CGT en vue de rencontres dans les départements avec les parlementaires sur la loi d’adaptation de la société au vieillissement
– adresse aux retraités, rédigée par la FSU,sur la solidarité intergénérationnelle et servant de support à une initiative revendicative.

Janine Vaux