Conférence de presse du SNES Corrèze
Nous sortons d’une période où les suppressions massives d’emplois, les réformes et les prescriptions autoritaires ont marqué un renoncement à la réussite de tous les jeunes. Ces « contre-réformes » ont dégradé considérablement les conditions de travail des élèves et des personnels. Les écarts de réussite et d’acquis n’ont cessé de se creuser mettant en exergue l’accroissement des fractures sociales et scolaires. Nous espérons qu’avec la nouvelle majorité l’Education redeviendra une priorité du gouvernement. Certes quelques mesures positives ont déjà été prises mais pour le second degré le compte n’y est pas. L’abrogation des décrets « évaluation des personnels » qui avaient suscité une importante mobilisation et le rétablissement du principe d’une décharge pour les stagiaires, lauréats des concours de recrutement ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt.
Collège
Dans de nombreux Etablissements de la Corrèze, y compris en zone d’éducation prioritaire, les effectifs frôlent les seuils tandis que de nombreuses disciplines sont à l’horaire plancher. Les ateliers et projets mis en place par les équipes pédagogiques ne seront pas financés (vive le bénévolat) et l’augmentation des effectifs (sous estimés dans les prévisions) a engendré un manque criant de manuels scolaires dans les collèges. Socle commun et assouplissement de la carte scolaire ont dessiné un collège à plusieurs vitesses aux ambitions différenciées : socle, alternance et apprentissage précoce pour les uns, ensemble de la culture scolaire et poursuite d’études au lycée pour les autres. Et le livret de compétences, qualifié d’« inutilement complexe » par le nouveau ministre et d’ « illisible et bureaucratique » par le candidat Hollande a démontré qu’il ne garantit rien et n’a rien de commun.
Lycée
La réforme Chatel se met en place en classe terminale : Horaires disciplinaires diminués, programmes contestés, accompagnement personnalisé loin de faire ses preuves : le volet pédagogique de la réforme n’apporte aucune solution satisfaisante aux difficultés du lycée.
Côté structures, les suppressions de postes combinées avec la montée des effectifs produisent des effets visibles. Les classes sont de plus en plus chargées (plus de 35 élèves). Des regroupements anti pédagogiques (tronc commun L+ES). Les programmes sont à revoir notamment en Histoire Géographie pour le bac S. Le bilan de la réforme est donc négatif, les personnels attendent des gestes forts pour améliorer la vie dans les lycées.
Voie Technologique
Dans la série STI, la réforme a provoqué un « choc professionnel » pour les enseignants : objectifs des formations et conditions de travail radicalement modifiés, sans aucun bénéfice pour les jeunes en
formation. Les diminutions d’effectifs se sont accentuées et risquent de se reproduire à cette rentrée.
Tout ceci se traduit par des suppressions de postes importantes, de nombreuses mesures de carte scolaire et une insécurité professionnelle plus grande pour les enseignants. Le ministère a transmis aux recteurs une circulaire le 27 juin 2012 concernant « l’évolution des nomenclatures et changement de disciplines des enseignants de STI ». Ce texte imposerait aux enseignants des STI de changer de discipline vers les quatre spécialités de STI2D.
Remplacement
Hormis les sciences physiques, il n’y a quasiment plus de TZR pour effectuer les remplacements et suppléances. Des contractuels maintenus dans la précarité depuis plusieurs années, serviront de variable d’ajustement. Encore faudra-t-il en trouver !! Il n’y a pas de vivier. D’où la demande du SNES et de la FSU de mettre en place des pré-recrutements.
Refondation de l’école
Les syndicats du second degré de la FSU organisent les Etats généraux du second degré : un débat sera organisé dans chaque Collège et lycée de la Corrèze. Une synthèse académique sera faite à Limoges à la mi-octobre et nous enverrons une délégation à Paris le 25 octobre.