DECLARATION SNES-FSU CTA du 12 mars 2014

Monsieur le Recteur,

Nous ne reviendrons pas longuement sur l’appréciation négative que nous avons portée lors du CTA du mois de janvier sur la dotation de notre académie pour la prochaine rentrée. Car, à rebours de nos attentes et des nécessités, ce sont bien de nouvelles dégradations dans les établissements qui se profilent touchant tout à la fois les conditions d’encadrement des élèves et les conditions d’exercice des enseignants.
Vous nous proposez aujourd’hui un solde de 21 suppressions de postes en collèges et lycées. Nous ne vous surprendrons pas en vous disant qu’en faisant une telle proposition, vous vous inscrivez dans la poursuite des logiques que nous n’avons cessées de dénoncer depuis plusieurs années parce qu’elles mettaient à mal le service public d’éducation. Et le décalage est aujourd’hui criant entre l’ambition affichée et la réalité du terrain dans les établissements.
Pour parvenir à un tel volume de suppressions, vous avez recours, dans plusieurs établissements, à un même artifice : limiter les besoins des établissements en minorant les effectifs et en jouant sur les effets de seuil, que vous semblez vouloir porter à 31 voire 32 en collège, pour réduire le nombre de divisions prévues. Les exemples sont malheureusement nombreux : collège de Nexon, lycée de Saint Junien, lycées de Guéret, collège d’Aubusson, collège de Larche…Un tel choix est dangereux. Vous nous direz sans doute que, si besoin, vous procèderez à des réajustements au mois de juin. Mais outre le fait que les éventuels réajustements ne permettent que rarement une dotation équivalente à l’horaire d’une classe, vous déstabilisez gravement les équipes pédagogiques et vous empêchez une préparation sereine de la rentrée 2014 dans les établissements. Fermer des postes en établissements et tout particulièrement dans les établissements ruraux conduit à une fragilisation du fonctionnement de l’ensemble des établissements : un enseignant de passage ou en complément de service ne peut que difficilement s’inscrire dans des projets comme il souhaiterait le faire. Vous ne devez pas sous estimer l’impact négatif résultant de l’instabilité des équipes pédagogiques alors que les populations d’élèves sont de plus en plus difficiles et demandeuses de repères.
Nous vous alertons aussi sur les difficultés à trouver des enseignants pour couvrir les besoins d’enseignement restant après des fermetures de postes tout particulièrement dans des établissements ruraux et isolés. C’est la continuité du service public qui est mise à mal lorsque l’absence de TZR comme de vivier de contractuels conduisent vos services à faire appel à des personnels qui ne se destinent pas forcément à l’enseignement et qui le découvrent dans les pires conditions. Les dysfonctionnements qui en résultent sont majeurs.
Les effectifs dans les classes s’annoncent quasiment partout très chargés. Nous avons déjà souligné à quel point le paramètre des effectifs est décisif, c’est encore plus criant alors que les dédoublements notamment en collèges ont quasiment disparu. La prise en charge de la difficulté scolaire au sein des classes ne peut se faire dans des conditions efficaces et l’on ne parvient pas à stopper la spirale de l’échec dans laquelle trop d’élèves restent enfermés. Dans le même temps le choix de diminuer drastiquement les taux de redoublement sans mettre en place de solutions alternatives contribue à accroitre les tensions.
Nous aurions aimé, monsieur le Recteur, tenir un tout autre discours. Nous vous avons déjà dit à plusieurs reprises que les attentes d’améliorations significatives étaient extrêmement fortes. Aujourd’hui les enseignants sont désabusés, découragés et doutent de plus en plus qu’un véritable changement soit encore possible. Nous attendons de vous Monsieur le Recteur, comme nous attendons du Ministre, que vous puissiez leur démontrer par des actes forts qu’ils se trompent.