Le Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN) s’est tenu à la Préfecture le jeudi 21 octobre 2010, sous la direction de M. ZABULON, Préfet de la Corrèze, en présence de M. VACHER, représentant le Président du conseil général, de M. BAL, Inspecteur d’Académie de la Corrèze. Assistaient également à ce Conseil des élus, conseillers généraux et maires, ainsi que des représentants des organisations syndicales enseignantes (6 FSU, 3 UNSA, 1 FO) et de la FCPE et la PEEP pour les parents d’élèves.

L’ordre du jour comprenait le bilan de la rentrée 2010, la réorganisation de la semaine scolaire, les dotations de fonctionnement des collèges publics et le schéma départemental des collèges. Ce CDEN devait se tenir après un CTPD qui a dû être reporté sine die pour cause de journée interprofessionnelle de mobilisation pour la défense des retraites.

Après lecture des déclarations de la FSU et de l’UNSA, nous avons demandé au Préfet s’il avait donné un ordre de réquisition des enseignants lors des journées de grèves des 12 et 19 octobre. Si oui, pour quels motifs. Le Préfet a répondu qu’il n’a jamais donné un tel ordre et a rappelé que lui seul est habilité à le faire. Nous lui avons demandé, ainsi qu’à l’IA, d’écrire à tous les chefs d’établissements pour leurs rappeler la loi. Le Préfet voulait qu’on lui donne des noms pour cibler son rappel mais nous lui avons dit qu’à partir du moment où le phénomène avait tendance à prendre de l’ampleur, plusieurs chefs d’établissements ayant exercé une forte pression sur les enseignants pour qu’ils prennent en charge les élèves de leurs collègues grévistes ou s’occupent de la cantine pour palier l’absence des AED, le rappel s’imposait à tous.
L’IA a répondu que le terme « réquisition » a été maladroitement utilisé mais qu’il s’agissait en fait d’une réorganisation pédagogique ponctuelle pour assurer la sécurité ! Nous avons demandé le respect de nos statuts.
Cette pression est révélatrice d’ailleurs d’une gestion managériale que certains chefs d’établissement essayent de mettre en place, se sentant encouragés par la politique du gouvernement, au mépris de nos métiers et de la pédagogie.

L’IA a fait un bilan d’une rentrée correcte dans les collèges, car le nombre moyen d’élèves par classe est quasi stable (23,7 contre 23,4 à la rentrée 2009). Nous avons fait remarquer que ce constat cachait une très grande disparité car dans beaucoup de collèges les effectifs de certaines divisions frôlent les seuils critiques (certains regroupements pouvant aller jusqu’à 32, notamment en latin dans au moins deux collèges) et que le H/E global (DHG/effectif) était le plus bas depuis 10 ans (1,29).

Nous avons demandé à l’IA pourquoi une augmentation de 27 élèves en Corrèze dans les collèges se traduisait par une baisse de 240 heures de la dotation et une suppression de près d’une trentaine de postes. L’équation étant difficile à résoudre, celui-ci a dû reconnaitre que l’argument de la baisse démographique utilisé jusqu’ici ne pouvait s’appliquer et qu’il fallait faire des efforts au nom de la solidarité nationale. Sauf que toutes les académies sont logées à la même enseigne, au nom du dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite. Le gouvernement ajoute à la crise économique, financière, sociale et politique celle de l’éducation nationale.
Nous avons également dénoncé l’alourdissement de la charge de travail (livret de compétences, glissement des missions des COP vers les enseignants…) et la casse de la formation des maîtres et demandé au gouvernement à travers de son représentant dans le département, de suspendre sa politique de suppressions de postes pour le budget 2011 et de revenir à la raison en mettant en place une véritable formation des maîtres digne de notre pays, car enseigner est un métier qui s’apprend. Sur les dotations de fonctionnement, nous avons constaté une baisse de la dotation définitive 2010/2011 (-4,56%) alors que les effectifs ont augmenté. Nous avons dénoncé le fait que le Conseil Général a repris les économies réalisées dans le chapitre viabilisation par certains collèges pénalisant ainsi les établissements qui ont fait des efforts d’économie énergétique.

Enfin nous avons salué le travail effectué par le Conseil Général, en collaboration avec les services de l’IA, pour élaborer un état des lieux du schéma départemental des collèges, mais nous avons regretté que les représentants des personnels ne soient pas associés à ce travail.